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Yvan Colonna : "Hors élections, on pourrait s’attendre à la démission de Gérald Darmanin"

Les familles de Samuel Paty et d’Yvan Colonna portent plainte contre l’État. Que disent ces plaintes de notre société ? 

Samuel Paty
Un an après l’assassinat de Samuel Paty, les habitants de Conflans Sainte-Honorine sont encore très marqués. © AFP

Les familles de Samuel Paty et d’Yvan Colonna portent plainte contre l’État. Que disent ces plaintes de notre société ? Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au vendredi.

Beaucoup de similarités. Un fonctionnaire et un détenu: deux fonctions e censées être particulièrement protégées par l’État. Et tous deux ont été assassinés par des terroristes islamistes. 

La plainte signifie quoi ? Que ces morts étaient évitables, qu'il y a eu des fautes, que ce n'est pas seulement la fatalité ou la méchanceté humaine.

Dans le cas de Samuel Paty, l'Assemblé nationale et les services de renseignement n’ont pas pris la menace au sérieux alors qu’elle était publique. Non seulement ils n’ont pas défendu Samuel Paty mais ils lui ont demandé d’apaiser les choses. Pour Yvan Colonna, son meurtrier était DPS, donc considéré comme dangereux, ils n'auraient jamais dû se retrouver tous les deux. Pour les deux cas, il y aussi la mauvaise grâce de l’administration à répondre aux questions des familles. 

Demain, la famille d’un homme tué pourra porter plainte ?

Il y a un risque de judiciarisation, américanisation de toute la vie publique car la protection est le cœur du contrat social. Je renonce à certaines de mes libertés en échange de la sécurité en échange de la protection de l'État. Donc, toute personne agressée peut se dire qu'il n'y avait pas assez de policiers, qu'il y avait un mauvais éclairage de la voie publique ou que le meurtrier a été laissé en liberté après plusieurs braquages.

Pour éviter cette judiciarisation, il y a la responsabilité politique. Elle s’exerce au moment du vote. On peut choisir celui dont on pense qu’il assumera le mieux cette fonction de protection. On peut sanctionner aussi ceux qui prônent l’ouverture des frontières à tout va et qui ont permis au meurtrier de Samuel Paty d'entrer en France. Hors élections, on pourrait s’attendre à la démission du ministre de l’Intérieur ou du Garde des sceaux, même si personnellement ils n’y sont pour rien. C'est particulièrement vrai dans l’affaire Colonna. On aimerait au moins des sanctions pour la directrice de la prison, le directeur de l'administration pénitentiaire. La rectrice de l’Académie de Versailles pour Samuel Paty aurait pu annoncer sa démission. Mais rien du tout. C'est la culture de l’impunité. 

Le problème c'est que cette responsabilité politique n’existe plus. Vous ne voyez jamais un ministre démissionner. Au contraire, ils ont tendance à couvrir leur administration.

De plus, il y a cette tendance des administrations à mettre sous le tapis les sujets qui fâchent. Tout va bien. Ce n’est pas de ma faute. Je pense à cette audition sidérante de l’ex-directrice de la prison d’Arles devant la commission des lois de l'assemblant Nationale. Si les plaintes de deux familles endeuillées peuvent contribuer à en finir avec cette la culture de l’irresponsabilité et du pas-de-vagues, elles auront été fort utiles. 

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