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Violences conjugales: une grille d'évaluation des signaux d'alerte pour les forces de l'ordre

Christophe Castaner et Marlène Schiappa ont présenté vendredi une nouvelle grille de 23 questions destinée aux forces de l'ordre, afin qu'elles évaluent mieux les signaux d'alerte des victimes de violences conjugales lorsqu'elles viennent au commissariat ou en gendarmerie.

(Photo by Eric FEFERBERG / AFP)

Cette grille "était attendue, demandée par les associations", a commenté le ministre de l'Intérieur lors d'une visite à l'école de gendarmerie de Chaumont-sur-Marne (Haute-Marne) en compagnie de la secrétaire d'Etat chargée notamment de l'Égalité entre les femmes et les hommes.

"Elle est indispensable pour mieux appréhender et comprendre le risque" auquel la victime est confrontée, et "pour mieux aider les policiers, les gendarmes dans la façon dont ils conduisent leur premier entretien", a-t-il estimé.

Elle "va peut-être aussi aider la victime à comprendre, à travers ses réponses aux questions, qu'il y a des comportements qui sont insupportables", a-t-il ajouté.

Cette grille d'évaluation, fruit de l'un des onze groupes de travail du "Grenelle des violences conjugales", comporte 23 questions que le gendarme ou le policier devra poser à la victime de violences au sein d'un couple, indépendamment d'un dépôt de plainte. Certaines des réponses devront, plus que d'autres, attirer l'attention des forces de sécurité.

Parmi elles : "Selon vous, votre partenaire ou ancien partenaire a-t-il eu connaissance de votre projet de séparation ? Ou êtes-vous séparés ?", "la fréquence des violences (verbales, physiques, sexuelles ou psychologiques) a-t-elle augmenté récemment?", ou encore "votre partenaire ou ancien partenaire possède-t-il des armes à feu (déclarées ou non) ?"

"La grille doit permettre de modéliser de manière simple des risques" et doit "facilement permettre d'identifier les situations qui peuvent déboucher sur un passage à l'acte", a expliqué le contrôleur général de la Police nationale, Vincent Le Béguec, qui a participé au groupe de travail composé de policiers, gendarmes, membres d'associations et psychologues.

Le gouvernement a lancé début septembre un "Grenelle des violences conjugales", dont les conclusions seront annoncées lundi. Une soixantaine de propositions issues des groupes de travail ont été remises fin octobre à la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa

"Nous sommes très conscients que les forces de l'ordre sauvent quotidiennement la vie des femmes", a observé Mme Schiappa.

Au sujet du recueil de la parole des victimes, "nous savons à quel point il est difficile et compliqué, car il s'agit d'humain. Il ne suffit pas d'avoir de l'empathie pour pouvoir les traiter correctement et faire parler les victimes de violences", a-t-elle estimé.

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