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Vendée: un brancardier passé à tabac à l'hôpital, le suspect "toujours en fuite"

Un brancardier a été grièvement blessé samedi après avoir été passé à tabac par des proches d'un patient venus "tout casser" à l'hôpital de Challans (Vendée), et un suspect en fuite était toujours recherché dimanche soir.

SEBASTIEN BOZON - AFP/Archives

Un brancardier a été grièvement blessé samedi après avoir été passé à tabac par des proches d'un patient venus "tout casser" à l'hôpital de Challans (Vendée), et un suspect en fuite était toujours recherché dimanche soir.

Samedi, en fin de matinée, "un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (médicale) n'était pas assez rapide", a raconté à l'AFP Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l'hôpital de Challans, situé à 60 km au sud de Nantes.

"Ils se sont agités et ils ont voulu tout casser à l'entrée des urgences. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé", a-t-il déclaré, précisant que "l'agression s'est passée dans le quart d'heure suivant leur arrivée".

D'après la procureure de la République des Sables-d'Olonne, Gwenaëlle Cotto, la victime a été frappée par "une seule personne qui était accompagnée par d'autres" personnes à l'hôpital.

Dimanche soir, ce suspect était "toujours en fuite", a indiqué la magistrate à l'AFP. "Les investigations se poursuivent pour le retrouver", a-t-elle dit, précisant qu'une enquête pour "violences sur personnel de santé avec ITT supérieure à 8 jours" avait été ouverte par le parquet.

Selon le président du Samu-Urgences de France (SUdF), Marc Noizet, la victime est "un brancardier qui passait par là", laissé "au sol, inconscient".

Il "a subi de graves lésions qui lui valent d'être en soins intensifs encore aujourd'hui (dimanche)", a-t-il indiqué dimanche matin.

Il a depuis été "entendu par la gendarmerie", a précisé plus tard Francis Saint-Hubert, directeur du groupe hospitalier de Vendée, sans dire si la victime avait quitté le service de soins intensifs.

A la suite de cette agression, le service des urgences de l'hôpital de Challans a été fermé "pendant plusieurs heures", selon M. Noizet.

"Ils étaient venus pour tout casser (...) les équipes sont très choquées", a souligné M. Batard.

"Une cellule de soutien psychologique pour l'équipe" a été mise en place. Cette "violence gratuite, nous ne la comprenons pas et les soignants ne la comprennent pas non plus", a regretté M. Saint-Hubert.

- "Odieux" -

La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a qualifié cette agression d'"intolérable".

"Cet acte doit être fermement condamné", a-t-elle déclaré dimanche sur X (anciennement Twitter).

Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, avait pour sa part dénoncé dès samedi soir un "acte odieux et lâche", également sur X.

"Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée", a-t-il dit, disant apporter son soutien au "brancardier des urgences gravement blessé".

M. Noizet a également exprimé sa "colère" que "des soignants puissent être l'objet de violence".

"On ne peut pas être la variable de l'angoisse, de l'agressivité ou de la violence des patients et de ceux qui les accompagnent", a-t-il dénoncé.

Les personnes ont commis des violences "parce qu'(elles) étaient frustrées, soit par le délai d'attente, soit parce qu'on ne leur a pas permis d'entrer dans le service aux côtés des patients", a indiqué à l'AFP M. Noizet, pour qui l'agresseur n'a pas agi seul.

"Je comprends qu'on puisse être inquiet pour un proche malade, mais il faut que ces personnes comprennent que nous devons travailler tout en étant en sécurité", a-t-il regretté.

 

Par Anaïs LLOBET / Rennes (AFP) / © 2024 AFP

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