"Je ne sais pas encore où je vais trouver ma motivation pour aller travailler"
Après un week-end compliqué, Bleuenn reprend le travail ce matin, non sans inquiétude : "Je pense que j'aurai le même épuisement que ces derniers jours, ces derniers mois, confie-t-elle. Je ne sais pas encore où je vais trouver ma motivation pour aller travailler."
Alors que beaucoup de ses collègues sont en arrêt-maladie pour épuisement professionnel, l'aide-soignante tient. En grève depuis trois mois, elle espère que le gouvernement va entendre leur appel à l'aide : "Si on ne nous donne pas rapidement les moyens de faire notre travail correctement, on ne va plus pouvoir le faire."
"On fait comme on peut, on essaie de palier ces manques comme on peut"
Depuis cette nuit interminable, une partie de l'équipe de jour est restée travailler samedi, enchaînant 18 heures d'affilée. Les conditions de travail d'Emilio et des autres sont loin d'être optimales : "On doit travailler en même temps avec des intérimaires qui ne connaissent pas l'hôpital, ne savent pas où est placé le matériel, ignorent le fonctionnement des urgences. Du coup, on fait comme on peut, on essaie de pallier ces manques comme on peut."
C'est dans ce contexte que Candice, membre du collectif Inter-urgences, pourrait renfiler la blouse en fin de semaine. Arrêtée pour angine, bronchite, otite et pneumopathie, elle ne sait pas si elle sera prête : "Je ne sais pas si dimanche je me sentirai prête pour repousser des brancards et sourire à nouveau à la population en faisant comme si tout allait bien alors que notre système de santé est mis à mal. Je suis dans une incertitude totale."
Pour cette aide-soignante, la situation n'en est pas arrivée là par hasard :
Candice et ses collègues espèrent obtenir des réponses d'ici l'été, période toujours critique aux urgences.
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