Nouvel enlèvement lié aux cryptomonnaies: séquestré depuis plusieurs jours dans la Drôme, un jeune Suisse a été libéré dimanche dans une opération d'ampleur qui a mobilisé 150 gendarmes et permis sept interpellations.
Ces suspects étaient présentés jeudi à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen notamment pour enlèvement, sequestration et extorsion en bande organisée avec arme, a indiqué le parquet de Lyon à l'AFP.
La gendarmerie avait été informée samedi qu'un ressortissant suisse était otage en France de ravisseurs exigeant "qu'une rançon leur soit versée en cryptomonnaie pour sa libération", a précisé le parquet, confirmant une information du Dauphiné libéré.
La victime, âgée d'une vingtaine d'années, a été séquestrée pendant quatre jours, du 28 au 31 août, jusqu'à sa libération près de Valence et son lien avec les cryptomonnaies est "indirect", selon une source proche du dossier.
Selon l'hypothèse principale, le jeune Suisse avait des liquidités en cryptomonnaies mais la raison de sa présence dans cette ville, ainsi que les détails de son enlèvement restent flous, a précisé une autre source proche du dossier.
- Snack-bar -
Le raid, mené avec des unités d'élite du GIGN, a d'abord permis d'interpeller le principal suspect et deux autres personnes, a détaillé le parquet.
"Les éléments découverts par les enquêteurs ont permis de localiser et de libérer la victime dans le département de la Drôme, tout en procédant à l'interpellation de quatre autres suspects", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Selon le Dauphiné libéré, un premier assaut a eu lieu dans un snack-bar de Valence vers 05H00 dimanche et la victime a été retrouvée dans l'après-midi ligotée dans une habitation près de la gare TGV de la ville.
Les sept suspects étaient présentés jeudi l'un après l'autre à des magistrats lyonnais. A 18H00, deux avaient déjà été placés en détention provisoire, dont un mineur, a appris l'AFP sur place.
L'un des mis en cause a "à peine 17 ans", a indiqué son avocat Me Alain Fort.
- Kidnapping -
Les rapts contre rançon ou tentatives d'enlèvement liés aux cryptomonnaies, parfois spectaculaires, ont connu une recrudescence ces derniers mois.
La série noire a commencé fin 2024 avec l'enlèvement dans l'Ain du père d'un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains. Le quinquagénaire avait été retrouvé quelques heures plus tard dans le coffre d'une voiture dans la Sarthe.
Fin janvier le cofondateur de Ledger, une entreprise spécialisée dans les porte-feuilles en monnaie virtuelle, David Balland, et sa compagne avaient été kidnappés à leur domicile dans le Cher. M. Balland, qui a eu un doigt coupé, a été libéré lors d'une opération policière et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule.
A Paris, le 1er mai, c'est le père d'un homme gérant une société spécialisée en cryptomonnaies basée à Malte, qui avait été enlevé par quatre hommes cagoulés. La victime, à qui les ravisseurs avaient coupé un doigt, avait été libérée 58 heures plus tard lors d'un assaut de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) dans un pavillon de l'Essonne où elle était séquestrée.
Quelques jours plus tard, le 13 mai, une vidéo, devenue virale, avait capté la tentative d'enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaie Paymium.
Dans chacune de ces affaires, plusieurs suspects ont été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire.
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Par Maëlle LIONS-GEOLLOT et Manon BILLING / Paris (AFP) / © 2025 AFP