Plusieurs des meilleurs biathlètes du monde, qui participent à une épreuve sur ski-roues à Munich dimanche, ont jugé ce type de compétition "nécessaire" pour faire face au changement climatique, même s'ils préfèrent avant tout pratiquer leur sport "sur la neige".
Confrontée à des hivers plus courts et plus doux, la Fédération internationale de biathlon (IBU) a organisé ses premières courses sur ski-roues dans le parc olympique de Munich, une exhibition pour attirer un nouveau public et se préparer à un éventuel avenir de la discipline sans neige.
"C'est sûr que c'est le biathlon du futur. La transition hiver-été est nécessaire", a estimé la Française Lou Jeanmonnot.
Au niveau des sensations, "c'est totalement différent", a poursuivi la cheffe de file des Bleues, deuxième de la Coupe du monde la saison passée. "Pour les amoureux de ski, il y a la douceur, l'absence de bruit, ce que j'adore pour ma part. C'est dramatique qu'on en arrive là, mais c'est nécessaire."
La Française plaide pour que le "Loop One Festival", organisé en Bavière, devienne davantage "une vraie compétition de biathlon" qu'un "show". À Munich, autour du lac et du stade olympiques, la boucle proposée s'étend sur 1,8 km, contre au moins 2,5 km en Coupe du monde.

Des biathlètes lors d'une épreuve exhibition de ski-roues, le 19 octobre 2025 à Munich
Michaela STACHE - AFP
Éric Perrot, un autre membre de l'équipe de France, trouve les compétition sur ski-roues "très complémentaires, finalement, à notre sport d'hiver". "Si on veut faire les deux, c'est super" mais "mon souhait, c'est de garder séparés ces deux types de circuits", a ajouté le champion du monde de l'individuel (20 km) l'hiver dernier.
En fin d'après-midi, Perrot a remporté la finale chez les hommes, alors que chez les femmes, l'Italienne Lisa Vittozzi s'est imposée, à six semaines du début de la Coupe du monde, sur neige, à Östersund (Suède).
Sous le soleil dimanche après-midi, la tribune principale de presque 10.000 places payantes (dont 2.000 assises) était pleine, et les spectateurs ont pu se masser le long du parcours. Selon l'IBU, 18.000 spectateurs ont assisté aux deux finales.
"Ça prouve que si l'on veut amener le biathlon à Munich, les gens viennent, donc apparemment on n'a pas besoin de neige", a souligné avec le sourire le Norvégien Sturla Laegreid, vainqueur de la Coupe du monde l'hiver dernier, et lui aussi lauréat de sa série, comme Perrot. "Mais évidemment, le biathlon que j'aime, c'est sur la neige", a-t-il nuancé.
"Alternative, je n'aime pas ce mot, parce que ma passion, c'est le biathlon. Le biathlon pour moi, c'est un sport d'hiver, la glisse, la neige, et je ne me retrouve pas dans un avenir entièrement sur l'été. Par contre, j'espère que ça peut se développer, développer des circuits", a conclu Perrot.
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