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Ukraine : à Boutcha, la découverte de massacres et d'actes de torture continue

Quelques jours après la découverte des massacres à Boutcha, les Ukrainiens tombent encore sur des corps torturés avant d'avoir été tués. Reportage depuis l'Ukraine avec notre reporter sur place pour Sud Radio, Inès Gil.

Boutcha

Reportage d'Inès Gil, depuis Boutcha en Ukraine pour Sud Radio

 

Ce mardi, le président ukrainien Zelensky a demandé à l’ONU de se dissoudre si les crimes de la Russie n’étaient pas punis. À Boutcha, les autorités ukrainiennes découvrent tous les jours des civils morts. Certains corps montrent des signes de torture.

Boutcha

Dans un grand parc légèrement excentré de la ville, les quelques bâtiments qui servent habituellement de sanatorium, ont été le théâtre d'un massacre. Un petit escalier descend dans la pénombre. Sur les marches, des boites de conserve et des bouteilles semblent dater d'il y a quelques jours. Ce sont les déchets des soldats russes. À l'intérieur, dans une cave, 5 corps gisent sur le sol. Leurs visages portent des traces de coups violents. Certains ont des blessures par balles dans les jambes. Leurs mains ont été attachés dans le dos, la bouche grande ouverte, signe de leur agonie.

Des scènes quotidienne à Boutcha depuis le départ des Russes

Ces hommes semblent avoir été torturés avant d'être exécutés. Les autorités ukrainiennes, qui souhaitent ouvrir une enquête, affirment que les corps n'ont pas été identifiés. Mais il s'agirait de civils. Un peu plus tard dans la journée, les 5 corps ont été récupérés, mis dans des sacs noirs puis envoyés à la morgue.

Boutcha

Les scènes comme celle-ci sont quotidiennes à Boutcha ou plusieurs centaines de cadavres ont été découverts après le départ des russes. La composition de certains corps et les images satellites montrent qu'ils étaient là depuis plusieurs jours... voire des semaines lorsque les soldats russes contrôlaient la ville.

Ceux qui ne portaient un brassard blanc étaient abattus en pleine rue

Non loin de là, le long d'une des rues les plus détruites de Boutcha, derrière un portail brisé par les combats, une petite femme nettoie son jardin, l'air insouciante. Nadia, 82 ans, est restée avec sa fille, Tatiana, malgré l'invasion russe. Elle a vécu pendant plusieurs semaines sous l'occupation. La nourriture et l'eau n'étaient pas un problème car elle avait l'habitude de stocker des vivres lors de l'Union Soviétique dit-elle.

En revanche, elle n'a plus de gaz ni d'électricité et donc plus de chauffage depuis plusieurs semaines. Sa maison est glaciale. Nadia sortait peu. C'était trop dangereux en raison des combats. Mais elle a rencontré des soldats russes. Ils vivaient à quelques mètres, ils s'étaient installés dans la maison des voisins qu'elle nous a fait visiter. Ils l'ont d'ailleurs dévastée.

Les soldats ne l'ont jamais agressée sûrement car c'est une dame âgée, selon elle. Mais elle a entendu parler des massacres de Boutcha. Pour sortir, les habitants avaient pour obligation de porter une brassard blanc attaché au bras en signe de soumission à l'occupant. Ceux qui ne le portaient pas étaient abattus en pleine rue.

 

Reportage d'Inès Gil, depuis Boutcha en Ukraine pour Sud Radio

 

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