Alors que les violences récurrentes perpétrées au Lycée Gallieni de Toulouse (Haute-Garonne) n'en finissent plus d'alimenter les débats politico-médiatiques, Stéphane Dorde, professeur au sein de l'établissement scolaire de la Ville Rose, a accepté de revenir pour Sud Radio sur l'urgence de la situation, livrant au passage ses premières impressions après la nomination d'un nouveau proviseur.
"Un recrutement délirant"
Invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, l'enseignant a ainsi évoqué ses premiers contacts avec son nouveau supérieur, Fabrice Pinteau. "S'il y a bien une chose sur laquelle nous sommes d'accord - et on en a discuté longuement cet après-midi - c'est que l'on va travailler en équipe", tient-il à rappeler dans un premier temps. "Le seul point sur lequel il y aurait éventuellement désaccord, c'est que M. Pintau évoque le soutien du rectorat. Or, pour nous, depuis 10 ans, il n'y en a aucun", tempère-t-il cependant. "On va travailler en équipe et faire le maximum, mais pour limiter la casse et non pas pour un renouveau enchanté", insiste-t-il encore. "La position de M. Pinteau va être, à mon sens, extrêmement difficile à tenir mais nous allons l'y aider autant que possible", poursuit-il avant d'ajouter : "Ce n'est pas en remplaçant la direction, chose que nous n'avons d'ailleurs pas demandée et que nous regrettons, que ça ira mieux, les causes ne sont pas là. Les causes premières, c'est que nous ne sommes pas classés "établissement sensible" ou même "zone d'éducation prioritaire" et, surtout, nous avons un recrutement complètement délirant", surenchérit celui qui exerce depuis 10 ans à Gallieni.
Et l'intéressé d'évoquer par ailleurs les élèves à problème, auxquels l'équipe pédagogique se retrouvent confrontée. "Quand on a 60 ou 80 individus qui ont un casier judiciaire et qui refusent absolument toutes formations, tous diplômes, les valeurs de la République dans leur ensemble et qui transgressent ostensiblement le règlement intérieur, sans parler du code pénal, on ne peut pas faire face", déplore-t-il avec dépit. "Je pense que l'on va être très très rapidement submergé par les mêmes problèmes", conclut-il fataliste.
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