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Rue Nicolas Appert, le drame de Charlie Hebdo et des habitants encore sous le choc

Plus de cinq ans après les attentats de Charlie Hebdo, un procès historique s’ouvre aujourd’hui pour juger les prévenus accusés de complicité dans les attaques. L'occasion de remettre les pleins phares sur ce drame, qui au-delà du symbole de l'atteinte à la liberté d'expression, a durement touché les habitants des alentours. Rue Nicolas Appert, dans le 11ème arrondissement de Paris. Il ne reste des locaux de Charlie Hebdo et des belles âmes qui les occupaient, plus qu'une fresque, elle-même devenue une attraction touristique.

La fresque de l'artiste Christian Guémy, alias "C215", rend hommage aux victimes des attentats perpétrés contre Charlie Hebdo. Rue Nicolas Appert, à quelques mètres des locaux. (Photo de François Guillot de l'AFP)

Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio, rue Nicolas Appert.

 

Pas un jour ne passe sans que Didier ne se remémore cette journée du 7 janvier 2015. L'émotion de cet habitant du quartier, proche de la rue Nicolas Appert, est encore palpable et la gorge, nouée.

"Vraiment, énormément, je reste marqué. Je connaissais un des dessinateurs, ça m'a fait beaucoup de peine qu'ils partent tous comme ça".

Cinq ans après, la sauvagerie de l'attaque laisse des traces indélébiles. Isabelle, qui habite à quelques mètres des anciens locaux de Charlie Hebdo, se souvient même des détails les plus subtils.

"Il y a des bruits qui restent. Un grand "boum" comme si un camion tombait, après les coups de feu. C'est vrai qu'on y repense..."

Même son de cloche du côté de Philippe qui évoque même une ambiance générale devenue morose pendant des années, et encore aujourd'hui, dans ces dédales du 11ème arrondissement.

"Sur le moment, on sentait vraiment la souffrance du quartier. Cinq ans après, c'est aseptisé, on ne voit plus grand-chose. On a soigné les plaies mais il ne faut pas oublier."

Sur le bâtiment des anciens locaux du quotidien satirique, une fresque dédiée à la commémoration des victimes (cf. photo de l'article) attire les curieux. Yaëlle travaille dans les bureaux d'en face et déplore le travestissement en monument touristique.

"Ce que je trouve assez glauque, ce sont les guides touristiques qui viennent ici avec des vingtaines de gens. C'est vraiment un parcours comme s'ils allaient voir la Tour Eiffel. C'est pas un spectacle".

Il ne fait aucun doute que les riverains voient d'un mauvais oeil que la rue ne se transforme en sanctuaire.

 

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