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Producteurs de fruits et légumes: "On est étouffés par la concurrence étrangère"

Par Lorraine Redaud

Emmanuel AZE, producteur de fruits et légumes dans le Lot-et-Garonne, porte parole départemental et responsable de la commission fruits et légumes de la Confédération paysanne était ce matin sur Sud Radio pour parler de la concurrence étrangère qu’il juge déloyale.

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Aujourd’hui sur la place de la République à Paris, de nombreux producteurs de fruits et légumes organisent une vente de leurs "au juste prix". "C’est l’occasion de pouvoir expliquer les enjeux de ce secteur et de faire des propositions" explique Emmanuel Aze, porte-parole départemental et responsable de la commission fruits et légumes de la Confédération Paysanne. Pour ces producteurs, la coupe est pleine et les états généraux de l’alimentation survenu l’année dernière n’ont rien changé : "le discours d’Emmanuel Macron était plein d’ambition mais tout a été abandonné" selon Aze. La raison de la colère de ces producteurs ? "Les distorsions de concurrence qui existent à l’intérieur de ce marché unique" déclare Emmanuel. En clair, ce que dénonce les producteurs, c’est la concurrence avec les autres pays qui ne sont pas soumis aux règles françaises et qui peuvent par conséquent, vendre leurs produits moins chers dans l’Hexagone. "Par exemple, les pêches et les nectarines venues d’ailleurs sont vendues à des prix à moitié inférieur à nos coûts de production seuls qui, eux, suivent les conditions sociales, salariales et réglementaires françaises" dénonce le producteur en ajoutant "c’est une substitution progressive de notre culture nationale. En 1990, nous étions autosuffisants en fruits et légumes en France. Aujourd’hui, on a perdu 45 % d’autosuffisance, ce qui veut dire que l’on importe 45 % de notre consommation !".

En organisant cette vente à Paris, les producteurs espèrent ainsi pouvoir mettre en avant la pression qu’ils subissent face aux marchés étrangers. La différence de prix entre leurs produits et ceux venus d’ailleurs, ils la jugent colossale et proposent de mettre en place un prix minimum d’entrée du marché français : "Nous souhaiterions que ne soit admis sur le marché que des lots de fruits dont le prix serait supérieur aux coûts de production dans les conditions législatives françaises. Ce serait une façon de neutraliser la concurrence" explique Emmanuel Aze.

Selon la Confédération Paysanne, en 6 ans, 29 % des producteurs de fruits et légumes auraient quitté la profession, étouffé par la concurrence. "On lance ce débat-là pour l’instant, pour montrer ce que l’on vit. Mais on pourrait aussi bien parler de la sortie des pesticides par exemple. Comment voulez-vous, quand on ne peut même plus faire bouillir la marmite pour nos familles, investir pour préparer la sortie des pesticides ?" lance Emmanuel Aze.

Des interrogations auxquelles seules le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert pourra répondre.

>>>> Réécoutez l'interview d'Emmanuel Aze 

 

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