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"Polluants éternels": l'Anses formule des recommandations pour améliorer leur surveillance

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a formulé dans deux rapports publiés mercredi des recommandations pour améliorer la surveillance des "polluants éternels" ou PFAS, prônant notamment d'étendre le champ des contrôles de ces composés chimiques.

Lionel BONAVENTURE - AFP/Archives

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a formulé dans deux rapports publiés mercredi des recommandations pour améliorer la surveillance des "polluants éternels" ou PFAS, prônant notamment d'étendre le champ des contrôles de ces composés chimiques.

Pendant deux ans, les services de l'agence ont compilé "près de deux millions de données relatives à 142 PFAS pour lesquels des mesures ont été réalisées".

"On les a complétées par d'autres substances pour lesquelles on a trouvé des informations sur leur présence dans des sources de contamination ou sur des données de toxicité qui n'existaient pas dans les bases de données ou dans la littérature qu'on avait collectées", a indiqué Nawel Bemrah, coordinatrice du groupe de travail sur les PFAS.

Les PFAS, utilisés par l'industrie dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, sont extrêmement persistants dans l'environnement et ont pour certains des effets délétères sur la santé.

En tout, l'agence propose "une stratégie de surveillance pour 247 PFAS" au total, sur les milliers de molécules existantes de cette famille. Pour définir cette stratégie, elle a établi un "score" pour chacune des molécules étudiées, basé sur les données disponibles d'occurrence et de toxicité.

Jonathan WALTER, Sabrina BLANCHARD - AFP/Archives

Car si la restriction de l'usage de ces molécules, comme le font certains pays dont la France, est "une priorité pour limiter leurs émissions", "face à une famille de substances aussi vaste et hétérogène, identifier les plus préoccupantes est un élément majeur pour optimiser les dispositifs de surveillance", souligne l'Anses.

Parmi ses principales recommandations, l'agence prône une extension de la liste de 20 PFAS qui seront contrôlés en France dans l'eau du robinet à partir du 1er janvier 2026, avec l'ajout de cinq PFAS supplémentaires, dont l'acide trifluoroacétique ou TFA.

"Le TFA a été intégré parce qu'il répond à des enjeux de santé publique. Il a une forte occurrence essentiellement dans l'eau et en plus certaines études ont révélé qu'il se retrouvait également dans le sang humain", a indiqué Mme Bemrah.

A ce stade non réglementée, cette molécule, matière première dans la production de produits phytosanitaires ou pharmaceutiques (antidiabétiques, antiviraux, anti-VIH, thérapies anticancéreuses..) et dont la toxicité est en cours d'évaluation par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), est le PFAS "le plus retrouvé" dans l'eau du robinet, selon un rapport d'enquête de Générations Futures, publié en février.

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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