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Polémique à Séméac après l'érection, par des riverains, d'un mur "anti-migrants"

Par Mathieu D'Hondt

Des riverains de Séméac (Hautes-Pyrénées) ont décidé d'ériger un mur pour empêcher l'accès à un hôtel qui accueillera des migrants l'automne prochain. 

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Plusieurs riverains de Séméac, commune située dans la banlieue de Tarbes (Hautes-Pyrénées), ont édifié un mur en béton de leurs mains afin d'interdire l'accès à un hôtel qui doit accueillir environ 80 migrants - des familles et des enfants - l'automne prochain. Si les habitants, à l'initiative de ce projet, ont reçu le soutien des élus locaux, d'autres en revanche n'hésitent pas à critiquer cette érection et dénoncent ce qu'ils appellent déjà "le mur de la honte". Reportage.

La mairie affirme ne pas avoir "les structures adaptées" pour accueillir les migrants

Quand on l'observe, il ressemble à tous les autres murs. Faite de parpaings et de ciment, cette construction sommaire n'a en effet rien d'extraordinaire et pourtant, on ne peut s'empêcher de s'y attarder en songeant à son utilité car le symbole qu'elle représente va bien au-delà des seuls matériaux qui la composent. Ce mur a été édifié par des riverains en pleine nuit - comme si ses bâtisseurs voulaient agir à l'abri des regards - pour dire "non", "non" à l'accueil des migrants qui seront logés dans l'hôtel en face duquel se trouve cette démarcation symbolique.

Si une telle entreprise peut choquer, elle n'est toutefois pas condamnée par la mairie qui l'a même soutenue. Un soutien qui s'explique par l'absence de concertation avec la commune et surtout le manque de moyens, si l'on en croit le premier adjoint au maire Philippe Baubay. Selon lui "il n'y a eu aucune concertation avec les élus locaux", lesquels ont seulement été prévenus "que l'hôtel allait fermer cet été et qu'il y aura 85 migrants". Et l'intéressé de préciser que la municipalité n'a pas les "structures adaptées" pour s'occuper "de familles d'une quarantaine d'enfants à la rentrée scolaire".

Le son de cloche est bien évidement différent chez les partisans de ceux qui dénoncent ce "mur de la honte". C'est le cas de Marie-José Lopez, militante de la France insoumise (LFI) à Tarbes, qui qualifie cette érection de "lâche", espérant que le "mur sera démoli" avant que les migrants n'arrivent. De son côté, le député de la circonscription, Jean-Bernard Sempastous, a obtenu un rendez-vous au ministère de l'Intérieur afin de trouver une solution adéquate. L'élu, qui est également maire de Bagnères-de-Bigorre, se dit favorable à l'accueil de ces migrants, qu'il ne veut pas "envoyer chez les autres", mais réclame dans le même temps des moyens notamment pour scolariser les enfants.

Propos recueillis par Vincent Péchaire.

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