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Philippe de Villiers : "Le problème c'est qu'il y a Emmanuel des champs et Macron des villes"

Par La Rédaction

Philippe de Villiers, fondateur du Puy du Fou et auteur de "Les gaulois réfractaires demandent des comptes au nouveau monde" (éditions Fayard) était l’invité d’André Bercoff, mercredi 10 juin, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Philippe de Villiers invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Philippe de Villiers est devenu l'un des hommes qui siffle à l'oreille d'Emmanuel Macron. Une relation qui débute lors de la visite du candidat en 2016 au Puy du Fou, il y a quatre ans. Depuis le fondateur du parc se donne pour mission de conseiller amicalement le Président de la République pour lui faire prendre conscience des enjeux actuels pour la France mais également lui remonter les attentes d'une France plus profonde, celle que le chef de l'État qualifiait de "Gaulois réfractaires".

 

Un Président "puyfolais"

C'est en août 2016, alors qu'Emmanuel Macron ne s'était pas encore déclaré candidat à l'élection présidentielle 2017, que la rencontre s'est nouée pour la première fois dans les allées du Puy du Fou. "Je n'étais pas dupe", se souvient Philippe de Villiers à propos de ce coup de communication. "Il a passé un long moment, on a eu de longues discussions, il voulait un échange pour aller au fond des choses", rapporte le fondateur du parc. Un séjour qui lui aura laissé deux souvenirs particuliers : "Il a dit qu'il se trouvait puyfolais", du nom des fidèles du site vendéen. "Il l'a montré depuis, y compris quand il a fallu contredire son Premier ministre qui s'opposait à ce qu'il ouvre cet été", se réjouit Philippe de Villiers. Des attentions qui ne laisse pas son fondateur insensible. "C'est la passion de ma vie, quiconque s'approche du Puy du Fou et en dit du bien, surtout quand c'est le Président de la République, c'est positif", confie-t-il.

Mais ce n'est pas pour autant que l'écrivain donne un blanc-seing au chef de l'État. "Il ne suffit pas de sauver le Puy du Fou pour que l'on soit absous du reste, il faut aussi sauver la France", avertit-il. Et c'est pour cela que Philippe de Villiers s'attarde à conseiller le Président de la République à quelques occasions. "Qu'est-ce qu'il faut faire", demanda Emmanuel Macron lors du premier entretien avec l'ancien président du Conseil général de Vendée. "Je réponds qu'il faut qu'elle soit gouvernée", rapporte-t-il. "Vos prédécesseurs ont tenté d'adapter la France à la mondialisation, il faudra que le prochain président, s'il ne veut pas être emporté par la tempête, fasse le contraire : qu'il adapte la mondialisation à la France", expliquait l'ex-député européen.

Un événement qui "va être un tournant"

Une question qui résonne dans l'actualité. "Si Emmanuel Macron avait adapté la mondialisation à la France, il aurait rétabli les frontières, l'autonomie stratégique, la souveraineté au sens des intérêts vitaux, on aurait pas été obligés d'aller chercher nos paracétamol et nos masques en Chine et on n'aurait pas été les derniers à fermer nos frontières", affirme Philippe de Villiers. Mais ce qui explique la gestion de la crise par le Président de la République tient du fait "qu'il vient du nouveau monde". Une idéologie qui voit "le village global unifié sans frontière, sans souveraineté et sans intérêts vitaux", mais aussi "le primat de l'économie sur la politique, l'idée d'un marché planétaire de masse avec des consommateurs compulsifs, l'idée que la main invisible du marché allait servir de régulateur des tensions humaines et des rapports sociaux", explique-t-il, déplorant que les hommes ne soient réduits à leur rôle de "consommateur".

C'est depuis cette visite il y a quatre ans que le Chef de l'État noue une relation particulière avec le fondateur du Puy du Fou. "Il m'a dit qu'à chaque fois que j'aurais un problème ou un projet, je devais l'appeler", se souvient-il. Depuis, quelques dîners où la règle est fixée : "surtout vous me dites tout", ordonnait Emmanuel Macron dès le premier rendez-vous. "Il est sensible à la critique, je lui reconnais ce mérite d'écouter et de tout entendre", confie Philippe de Villiers. Mais cette qualité n'est pas valable en tout lieu et en tout temps. "Le problème c'est qu'il y a Emmanuel des champs et Macron des villes", sourit-il. Alors, l'auteur alerte sur les enjeux prochains. "Ce qui est en train de se passer avec le confinement et le déconfinement c'est une débâcle, je pense que c'est un événement qui est comparable à la chute du mur de Berlin et des attentats du 11 septembre", estime-t-il. Un événement qui "va être un tournant". 

 

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