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Paris-2024: les hôteliers outrés par le partenariat entre les JO et Airbnb

Les hôteliers réunis à Biarritz pour le 67e congrès de l'Umih, principale organisation patronale du secteur, ont qualifié d'"outrageux" le choix du Comité international olympique (CIO) de nouer un partenariat avec Airbnb, jugeant que la plateforme "joue de la dérèglementation dans tous les pays".

(Photo by Daniel LEAL-OLIVAS / AFP)

"Où est la moralité?", s'est interrogé mercredi Roland Héguy, président de l'Umih, lors du congrès qui se tient jusqu'à jeudi. "Nous avons été très surpris", a-t-il déclaré à l'AFP, "alors que nous avons travaillé depuis la phase de candidature avec l'équipe d'organisation des Jeux olympiques 2024 à Paris".

Un tel partenariat avec la plateforme de locations touristiques que les hôteliers accusent de concurrence illégale, est "totalement irrespectueux envers les professionnels de l'hôtellerie", très impliqués dans cette phase préparatoire, et alors que "l'offre hôtelière parisienne et francilienne était un atout dans le dossier de candidature de la ville de Paris", estime l'Umih.

"Ce partenariat est inopportun et il est outrageux de faire de cette entreprise qui joue de la déréglementation dans tous les pays du monde un partenaire mondial du CIO", ont ainsi affirmé dans une déclaration commune M. Héguy, Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Umih et Jean-Virgile Crance, président du GNC.

"Faut-il revenir sur les contrats globalisés passés entre les hôteliers et l'équipe d'organisation des JO?", s'interrogeait l'Umih.

De son côté, le GNI, qui représente les indépendants de l'hôtellerie et de la restauration, a estimé qu'Airbnb, qui "ne respecte pas les règles, doit être disqualifié!" et affirmé son intention de saisir le Comité d'éthique du CIO tout comme le comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris-2024.

La plateforme Airbnb, de son côté, assure  travailler avec le gouvernement à l’élaboration d’outils efficaces, à l’image de la limitation à 120 nuitées et de la reverse automatique de la taxe de séjour, pour faire en sorte que la location meublée touristique se développe de façon responsable. 

L'arrivée du géant de la location de logements entre particuliers parmi les principaux sponsors du Comité international olympique (CIO) a suscité la polémique lundi. "Airbnb et le CIO ont chacun largement fait leurs preuves dans la création et l’organisation d’événements parmi les plus importants du monde, à l’image de Rio 2016 et à PyeongChang 2018. Ensemble, nous définissons une nouvelle proposition en matière d’hospitalité, qui sera bénéfique pour tous.", s'est défendue la plateforme de locations.

Ce contrat qui court jusqu'en 2028, évalué par des médias spécialisés à environ 500 millions de dollars (450 millions d'euros), permettra à la plateforme d'afficher sa marque aux abords des sites de compétition à Paris, alors que la Ville de Paris ne cesse de dénoncer son rôle dans la hausse des loyers, le rétrécissement de l'offre de logements et la concurrence pour l'hôtellerie dans la capitale et d'autres grandes villes.

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