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Parcours Sup : "Arrêtons de penser que l’on sait mieux que les jeunes"

Parcours Sup a tout changé sans rien régler, selon 600 agents et cadres publics qui viennent de rédiger une note à ce sujet.

Parcoursup
La plateforme Parcoursup concentre toutes les critiques. (AFP)

Quel est le bilan de la plateforme Parcours Sup, lancée il y a quatre ans pour remplacer le système APB (Admission Post Bac), également très critiqué.

Parcours Sup : "Un mois et demi d’angoisse pour les lycéens"

Qu’a changé Parcours Sup ? "En réalité cela change deux choses, explique Arnaud Bontemps, haut fonctionnaire, diplômé de l’ENA, co-porte-parole du collectif "Nos services publics". Il remplace le système de hiérarchisation des vœux des lycéens par un classement. Aujourd’hui, toutes les formations doivent les classer, les mettre sur liste d’attente, sans ex aequo possible. Ce que la machine faisait avant en 48 heures, aujourd’hui, c’est fait manuellement après un mois et demi de stress, d’angoisse pour les lycéens."

Conséquence de ce système : "un sur deux voit comme première chose son rang sur la liste d’attente. Insidieusement, Parcours sup a conduit à renvoyer un message très clair : vous êtes 4503e sur liste d’attente ; merci de bien vouloir attendre que les premiers de cordée fassent ruisseler le rebut des choix dont ils n’auront pas voulu. C’est comme cela que ça va fonctionner en réalité." Par ailleurs, souligne-t-il, "Parcours Sup coûte très cher. Rien que pour l’enseignement secondaire, les enseignants y passent 2,6 millions d’heures. Cela coûte 100 millions d’euros, l’équivalent de 2.000 professeurs à temps plein. C’est un coût qu’il nous semble important de mettre sur la table."

"Aux lycéens de contrôler leur orientation"

Pour Arnaud Bontemps, haut fonctionnaire, diplômé de l’ENA et co-porte-parole du collectif "Nos services publics", "il faut dire aux lycéens que ce classement ne reflète pas grand chose. Rien d’autre que le souhait d’instituer une hiérarchie dans l’accès à l’enseignement supérieur. Ce n’est pas leur faute s'ils n’ont pas de place. C’est simplement la faute du sous-financement chronique de l’enseignement supérieur depuis des années."

Pour autant, la plateforme APB était aussi très critiquée. Elle se concluait par un tirage au sort dans certaines universités et écoles. "C’est en effet la petite polémique qui a mis fin au dispositif. En réalité, ce tirage au sort conduisait à la fin des fins à ce que 700 lycéens n’aient pas de place dans l’enseignement supérieur. Ce n’est pas le tirage au sort le problème. C’est qu’il n’y avait pas assez de place." Mais comment réguler et contrôler les inscriptions ? "Je pense qu’il faut un contrôle par les lycéens de leur orientation. L’inverse, c’est l’État qui choisit. Or, on voit que, quand il choisit, en filières de médecine, paramédicales, dans l'enseignement, ce n'est pas le résultat auquel on s’attendrait. Nous avons une pénurie de médecins jusqu’en 2030. Peut-être faut-il arrêter de penser que l’on sait mieux que les jeunes."

 


 

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