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Nu en conseil d’arrondissement : "Qu’on ne me mette pas de bâtons dans les roues"

Par Benjamin Jeanjean

Dirigeant associatif de son état, Benoît Delol a beaucoup fait parler de lui mardi soir en débarquant totalement nu au conseil municipal du 14ème arrondissement de Paris. Invité du Grand Matin Sud Radio, il explique son geste.

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C’est l’une de ces scènes dont raffolent bien évidemment les réseaux sociaux, aujourd’hui si prompts à faire le buzz à partir de n’importe quelle situation insolite. Ce mardi soir, Benoît Delol a réalisé une opération médiatique réussie en débarquant totalement nu au conseil municipal du 14ème arrondissement de Paris. L’objectif de ce geste : interpeller les élus sur l’expulsion programmée de son association "Mon premier bureau" de ses locaux. Invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, il revient sur son geste.

"Il est malheureusement parfois nécessaire d’avoir recours à des opérations spectaculaires pour que des élus ou des interlocuteurs (en l’occurrence notre bailleur) retrouvent le chemin de la raison et du bon sens. On est installés depuis deux ans dans un local qui était au départ un local à vélo que nous avons réaménagé avec une énergie de bénévole et l’aide d’entreprises qui nous ont fourni près de 50 000 euros de matériel et d’équipements. On accueille des chômeurs à faibles revenus qui sont en train de créer leur entreprise. C’est la mission sociale dont on s’occupe dans cet espace qui s’appelle "Les Grands Voisins". On a la possibilité de rester deux ans de plus puisque Les Grands Voisins, une opération éphémère, vont s’arrêter dans deux seulement. Mais il se trouve qu’il y a un changement, avec une réduction d’espace, et on nous demande de partir (comme d’autres associations qui font un travail fantastique sur place) alors que le bon sens serait quand même de se dire qu’au vu de notre mission et du taux de chômage qui reste très élevé en France, il faudrait peut-être qu’on continue", explique-t-il.

"Je ne demande même plus à être aidé"

"Le deal de départ était d’occuper cet hôpital désaffecté jusqu’au moment où les travaux commenceront pour transformer ça en quartier. Les travaux commenceront – peut-être – dans deux ans, et c’est justement pour ça que notre opération continuera les deux prochaines années. Simplement, la mairie a fait le choix de récupérer notre local, qui a été aménagé donc forcément c’est intéressant, pour l’affecter peut-être à une autre association, on ne sait pas. La lutte contre l’emploi n’est donc pas une priorité, c’est ça qui est hallucinant", ajoute-t-il.

S’il salue le secteur privé et les entreprises qui l’ont beaucoup aidé à monter ce projet par des dons importants de matériel ("Toute la peinture, l’éclairage, la moquette a été fourni par des entreprises"), Benoît Delol regrette l’inertie des pouvoirs publics. "Du côté de la maire du 14ème arrondissement, c’est le statu quo. Elle a pris une décision et s’y tient. Aucun autre responsable politique d’un niveau supérieur ne m’a contacté. Parfois, je me demande si la lutte contre le chômage rentre vraiment dans les esprits au niveau local. Je ne demande même plus à être aidé, mais simplement qu’on ne me mette pas des bâtons dans les roues", demande-t-il.

Benoît Delol espère en tout cas que l’impact médiatique de son geste sera constaté par les bonnes personnes. "Je suis pudique, mais je me suis fait violence. Vous voyez l’impact qu’a eu cette opération. C’est quelques jours de préparation, quelques minutes de show, et ça me permet enfin de dire ce qu’il est possible de faire pour lutter contre le chômage. J’espère donc que ça va intéresser soit les pouvoirs publics, soit des mécènes", déclare-t-il.

Retrouvez en podcast toute l’interview de Benoît Delol dans le Grand Matin Sud Radio

 

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