La Conférence nationale du handicap est très attendue, alors que la loi Handicap fête ses 15 ans. Tout devait être fait pour les logement, pour les emplois. Où en est-on ?
Des enfants handicapés qui ne vont pas à l'école
Les associations réclament des actes forts. "Il faut un discours mobilisateur, et derrière des mesures très concrètes", estime Arnaud De Broca, président du collectif Handicaps. "Quinze ans après, le constat est assez noir. Cette loi avait suscité beaucoup d’espoir, elle avait été travaillée avec les associations." Certes, on constate des avancées. Pour autant, "sur la scolarisation des enfants handicapés, il y a eu des progrès mais il y a encore des retards. On compte encore des enfants handicapés qui ne vont pas à l’école, pour qui l’accessibilité des bâtiments et établissements recevant du public est encore très compliquée."
Etait-ce illusoire de rendre tout accessible ? "Dans le bâtiment neuf, il fallait avoir cette volonté, qui plus est dans une société vieillissante. Mais c’est la vie quotidienne des personnes. Une personne handicapée ne va pas rester enfermée chez elle. On peut être handicapé et vivre dans la cité au quotidien. C’est vrai que cette loi était peut-être ambitieuse. Elle fixait un délai de dix ans pour rendre accessibles tous les établissements recevant du public. On a bien vu qu’on n’y est pas arrivé. Nous sommes repartis sur d’autres délais."
Un taux de chômage deux fois plus élevé
"Je ne vais pas dire que rien n’avance, confie le président du collectif Handicaps. Mais on ne vit pas encore dans une société accessible. Nous attendons un discours fort d’Emmanuel Macron. Cela changera pas grand chose, il faut aussi des actes." Lesquels ? "Une des mesures que l’on attend, technique, est sur la compensation du handicap, afin de vivre normalement quel que soit son handicap. Cela a n’a pas évolué depuis 2005, sur le périmètre comme sur les montants."
Et en matière d’emploi ? "Le taux de chômage des personnes handicapées est toujours deux fois supérieur au reste de la population, souligne Arnaud De Broca. Se pose aussi la question du maintien à l’emploi, car l’handicap survient dans la vie. La plupart du temps, la personne handicapée est licenciée pour inaptitude. Il faut la carotte et le bâton, des aides et des obligations."
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