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"Les mots qui font mal", une campagne qui sape la légitimité des parents ?

Une nouvelle campagne de publicité veut alerter les parents sur les traumatismes que peuvent engendrer certaines de leurs remarques chez leurs enfants. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne plaît pas à Natacha, elle nous explique pourquoi.

D'abord il faut la voir cette campagne. C'est un film qui montre des adultes au fond du trou, sur fond de musique désespérée, qui se répètent de façon quasi obsessionnelle des phrases - telles que "tu n'es qu'une moins que rien" - qui ont ruiné leur vie...

La précédente campagne de lutte contre les violences éducatives ordinaires voulait criminaliser la fessée en la mettant sur le même plan qu'une gifle brutale d'un parent qui se défoule, en suggérant d'ailleurs que c'était la même chose que de fouetter son enfant à coup de ceinturon. Force est de constater que, quoiqu'il arrive, les parents sont des brutes, des tortionnaires...

Certes, des mots peuvent blesser mais ça nous est tous arrivé d'en recevoir, ça s'appelle la vie et parfois c'est très dur. Prenons un exemple. Hervé Bazin, dans le livre vipère au poing, dressait le portrait de sa mère qui était pour le coup une femme haineuse qui le martyrisait. Le souci, c'est que ce genre de campagne ne fait rigoureusement aucune différence entre cette marâtre et un parent ordinaire qui enguirlande un peu brutalement son enfant. Résultat : les vrais parents pervers et maltraitants vont êtres laissés de côté. Les vrais enfants martyrs vont continuer à être maintenus dans leur famille par des services sociaux qui sont parfois négligents, mais le reste de la société devra se conformer à ce message : "Vous n'avez pas à gronder votre enfant".

Pour les parents, il faut faire confiance au bon sens plutôt que de se laisser dicter en permanence des injonctions qui relèvent de l'intrusion totale dans la vie privée. On reproche aux parents de négliger leur devoir éducatif mais on les fragilise en permanence en sapant leur légitimité. Un parent doit bien évidemment se maîtriser et ne pas se laisser aller à la colère mais cela ne doit pas empêcher la fermeté. 

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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