Les agriculteurs sont en colère. Cette semaine, un texte de loi venu du Sénat a été vidé de l’essentiel de son contenu par la commission de développement durable de l’Assemblée Nationale. Qui plus est, les députés, notamment écologistes, ont déposé pas moins de 3 500 amendements afin de bloquer le texte. Conséquence : le texte pourrait faire l’objet d’une motion de rejet et repartir en commission mixte paritaire.
Agriculteurs : "Certains députés nous ont trahi"
Un article de ce texte reconnaissait le stockage d’eau comme d’intérêt général majeur. "C’est indispensable, surtout dans notre région, le sud-ouest de la France, qui connaît des épisodes de sécheresse chaque année, explique Jérôme Bayle, figure du mouvement de protestation des agriculteurs, président du mouvement syndical indépendant “Unis pour notre avenir”. Son mouvement a gagné les élections à la chambre d’agriculture de Haute-Garonne.
"Cela a des conséquences énormes sur nos exploitations, mais aussi sur l’écologie, l’environnement, l’écosystème. Beaucoup de gens ne veulent pas le voir ou le comprendre. Je suis déçu par les gens qui étaient auprès de nous en 2024. Certains sont députés maintenant et nous ont trahi ou tourné le dos. Quand il y a eu la dissolution et la réélection des députés, c’était nos grand amis."
Les agriculteurs se mobilisent à Paris ! : "Une frange de députés a décidé de saccager nos professions. Ils n'en ont rien à foutre de notre pays, notre histoire et notre souveraineté alimentaire", déplore Jérôme Bayle #LeGrandMatinhttps://t.co/pemp6t891x pic.twitter.com/CyPQxmxbPr
— Sud Radio (@SudRadio) May 26, 2025
D'autres priorités dans la société
"On pensait avoir avancé, avec ce projet de loi qui était passé. Tout le monde, les médias, la population, redonnait de l’importance aux agriculteurs. Quelques députés ont décidé par intérêt ou vision personnelle, de saccager une profession. De détruire un an et demi de combat. Ces gens sont une frange, je ne veux pas mettre tout le monde dans le même panier. Ils n’en ont rien à faire de notre métier, de notre histoire et de notre souveraineté alimentaire."
"Il faut être honnête, reconnaît Jérôme Bayle, figure du mouvement de protestation des agriculteurs. Là, le printemps, ce n’est pas la bonne période. Les orages ont fait énormément de dégâts dans les exploitations et sur le moral des agriculteurs. Mais si on doit sacrifier notre période de travail, on le fera. Si on doit crever de faim, on le fera. Aujourd’hui, dans notre pays, il y a quand même d’autres priorités que de savoir si les agriculteurs pourront faire leurs retenues collinaires, quand on voit l’insécurité ou le trafic de drogues. C’est plutôt là-dessus qu’il faut travailler plutôt que de les empêcher de faire des lacs."
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