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Légalisation du cannabis : "On voit bien qu’on est dans une situation d’échec"

Faut-il légaliser le cannabis récréatif ? Un rapport est présenté aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Caroline Janvier, députée (LREM) de la 2e circonscription du Loiret et rapporteur d’un rapport favorable à une légalisation contrôlée du cannabis récréatif, était l’invitée de Patrick Roger le 5 mai dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10. 

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Faut-il légaliser l'usage du cannabis récréatif en France ? C'est ce que préconise un rapport du CESE. (AFP)

"Aujourd’hui, l’État est impuissant"

"On considère qu’avec une légalisation régulée, on pourra mieux protéger les Français, mieux lutter contre les risques sanitaires de la consommation, estime Caroline Janvier, députée (LREM) de la 2e circonscription du Loiret et rapporteur d’un rapport favorable à une légalisation contrôlée du cannabis récréatif. Mais aussi lutter contre l’insécurité et la criminalité associées à ces trafics et qui gangrènent un certain nombre de quartiers." Faire ainsi la promotion du cannabis, n’est-ce pas transmettre aux jeunes le message que ce n’est pas si dangereux que cela ? "C’est tout l’inverse, estime la députée, qui confesse avoir parfois fumé du cannabis "comme un Français sur deux". "Depuis 50 ans en France, nous avons l’une des politiques les plus répressives, avec le nombre de consommateurs le plus important en Europe."

"Cette consommation continue à augmenter année après année. On voit bien qu’on est dans une situation d’échec, juge Caroline Janvier. On a un peu la double peine, une répression en théorie et dans les faits une banalisation. Aujourd’hui, l’État est impuissant. Ce sont les dealers qui gèrent la distribution, la production et la consommation de cannabis. Ils ne vont pas refuser de vendre à un mineur, communiquer sur la nature du produit… Vous avez des substances consommées qui représentent encore plus de danger. On n'a pas de prévention, de politique de santé publique."

 

 

"Faire partie des programmes pour 2022"

"Depuis plus d’un an, nous travaillons sur ce sujet, explique la députée. Nous voulons sortir de l’approche politique, morale, manichéenne et que l’on se base sur des données et la question de l’efficacité de la politique publique." Et si l’on s’attaque à l’économie de ces quartiers, ne risque-t-on pas de les mettre à feu et à sang ? "Ceux qui gagnent beaucoup d’argent, ce sont les têtes de réseau. Les guetteurs, les coupeurs, tous ces gens là gagnent en réalité très peu, 600 euros par mois, parfois plus. Si l’on avait un marché régulé, avec des recettes fiscales à investir, on pourrait proposer d’autres perspectives que le trafic de drogue. Beaucoup de gens se contentent de dire 'achetons la paix sociale'. Je trouve scandaleux de juger que c’est une situation satisfaisante et de ne pas y toucher."

Après ce rapport parlementaire, y aura-t-il une loi avant la présidentielle ? "Non, ce que l’on souhaite, c’est participer au débat. Nous l’alimenterons avec ce rapport et nous espérons qu’en 2022, la légalisation fera partie d’un certain nombre de programmes pour l’élection présidentielle." Que dire aux enfants sur ce sujet ? "Que c’est un produit dangereux, plus encore pour les moins de 18 ans. C’est pour cela qu’il faut l’interdire aux mineurs, le contrôler pour les majeurs et avoir une vraie politique de prévention des risques", estime la députée (LREM) de la 2e circonscription du Loiret.

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