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L'édito politique de Thierry Guerrier : "L'abstention montre un mal plus profond, plus politique : le sentiment pour beaucoup de Français qu’ils n’ont plus prise sur le "réel""

Dans son édito politique ce matin Thierry Guerrier tire les enseignements du 1 er tour des élections régionales d’hier, à commencer par cette abstention historique.

Dans son édito politique ce matin Thierry Guerrier tire les enseignements du 1 er tour des élections régionales d’hier, à commencer par cette abstention historique.

Nous redoutions, ici même, lundi dernier que le parti des abstentionnistes reste le 1 er parti de France… c’est fait ! Près de 7 électeurs sur 10 n’ont pas été voter. 87% des 18/24 ans surtout. Parmi les causes de ce désamour pour les urnes, il y a (pêle-mêle) la sortie de la crise du covid et une campagne électorale qui a démarré très tard, des électeurs (les jeunes en particulier) qui n’étaient tout simplement pas au courant que ce scrutin avait lieu.

À cet égard, le ministère de l’Intérieur a pris une grave responsabilité, en confiant à une entreprise privée, Adrexo, plutôt qu’à la poste, plus professionnel, l’envoi des professions de foi des candidats. résultat : beaucoup ne sont pas arrivées. Mais toutes ces raisons techniques ne suffisent pas à expliquer cette désertion des bureaux de vote.

Il y a un mal plus profond, plus politique : le sentiment pour beaucoup de Français qu’ils n’ont plus prise, via les élections, sur le "réel"… Le président de la République, en créant la "République en Marche" en 2016, voulait réconcilier les Français et la politique : le vote d’hier montre que c’est raté. Et ce n’est pas en faisant comme si la crise des gilets jaunes était réglée, parce qu’ils se sont lassés ou en commençant déjà sa campagne aux frais de l’état, que ça ira mieux.

Le "RN" ne fait pas le score attendu ?

C’est un revers pour les troupes de Marine Le Pen, qui ne semblent pouvoir l’emporter finalement que dans 1 seule région, PACA… si le RN réussit à remobiliser son électorat, dimanche prochain, attention aux surprises. À droite, en revanche, les "Républicains" s’en sortent beaucoup mieux que prévu. Le maintien de l'étanchéité entre RN et LR semble payante. Le vrai problème, désormais, pour la droite c’est qu’elle a 3 leaders régionaux potentiels candidats à la candidature pour l’Élysée : Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, et
Valérie Pécresse.

Si la Droite, ex et encore Républicains, désignent parmi eux trois, un candidat pour 2022, sans se déchirer, alors ils peuvent convaincre les français que le duel Macron/Le Pen n’est pas inexorable.

À gauche, le leadership est en train de changer de camp ?

Après leurs succès aux municipales, les écolos d'EELV gravissent encore un échelon en arrivant en tète de la gauche dans plusieurs régions. En Ile-de-France, en particulier, où Julien Bayou efface littéralement Audrey Pulvar et sa liste… échec pour elle comme pour Anne Hidalgo, qui la soutenait. Elles payent sans doute leur ambiguïté face aux théories radicales des racialistes et le choix du "tout
sans voiture", imposé par les Verts.

Reste "La République En Marche » avec un score très médiocre

Le parti du président n’avait pas de sortant dans les conseils régionaux. Il en aura désormais mais 10% des voix exprimées, c’est une piètre implantation quand on est au pouvoir. C'est un désaveu même. Mais attention, les régionales et les présidentielles, ça n’a rien à voir

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