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Le regard libre d'Elisabeth Lévy - Staline s'habille en Prada

Ce dimanche, le journal Le Parisien mettait en avant "quatre mâles blancs" pour envisager "le monde d'après". Ce qui n'a pas manqué de choquer Marlène Schiappa, pour la liberté de la presse, on repassera.

Le regard libre d'Elisabeth Lévy

Retrouvez le regard libre d'Elisabeth Lévy chaque matin à 8h15 sur sudradio.fr.

Vous voulez réagir à une initiative de Marlène Schiappa. 

Marlène Schiappa devrait être appelée la ministre des petites choses fragiles. Rien n’arrête son zèle protecteur - et certainement pas son souci de la liberté de la presse. 

Sa dernière lubie: elle a confié à la députée Céline Alvarez, une mission d’information sur la place des femmes dans les médias par temps de confinement. 

L’élue du peuple devra se prononcer sur la place des expertes et celle des journalistes-femmes. Sont-elles assez nombreuses ? Parlent-elles assez ? À des heures d’assez grande écoute ? J’ai un scoop, le rapport Alvarez en avant-première. La réponse est « Non ». Le patriarcat est toujours vivant. Il s’affiche à la une des journaux. 

Que voulez-vous dire ? 

Ce qui a alerté Marlène Schiappa, c’est l’affaire de la “Une du Parisien”. Dimanche, le journal a invité quatre personnalités en une pour penser l’après-COVID: le climatologue Jean Jouzel, le commissaire européen Thierry Breton, le politiste Yasha Munk et le généticien Axel Kahn. Que du lourd. 

La liste effectivement scandaleuse. On convoque la science, la technique, l’économie. Pour penser le monde d’après, on n’aurait pas besoin de poètes ? 

Mais ce n’est pas ça qui a choqué nos ligues de vertu. Elles, leur truc, c’est de compter les femmes.  Là chef, pas d’erreur : il y a quatre hommes. Blancs de surcroît. 

C’est vrai, non ?

Et alors ? Cela rend-il leur pensée plus ou moins pertinente ? A contrario, quoi de plus sexiste que de faire appel à des femmes pour remplir un quota. “Il faut aller vers la parité” tambourine Marlène Schiappa. On commencera par vous imposer l’égalité des temps de parole pour vos invités (et les non-binaires ?). Ensuite, on surveillera ce qu’on dit des femmes sur votre antenne (je vous ferai perdre des points). 

Bref, on nous promet l’avenir radieux de l’égalité et c’est l’enfer stalinien qui pointe son nez. 

Stalinien, ce n’est pas du tout exagéré… 

Non. C’est la répétition de l’histoire dont parlait Marx : une fois comme tragédie, une fois comme farce. Que cette terreur soit ridicule ne la rend pas moins efficace. 

Poursuivi par une meute numérique et féminine, le rédacteur en chef du Parisien a fait son autocritique publique. Il a plaidé la maladresse « n'illustrant en rien la ligne éditoriale du Parisien ». 

Pendant ce temps, les travailleurs du sexe, qui sont surtout des travailleuses - en clair, les prostituées - réduites au chômage technique par l’épidémie, appellent la ministre à l’aide. En vain. Ces complices du patriarcat ne sont pas assez convenables pour devenir une bonne cause."

La Une en question est à observer ci-dessous.

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