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Le regard libre d'Elisabeth Lévy - Fresque de Stains : "la menace n'est pas un État policier mais un État sans police"

Du côté de Stains en Seine-Saint-Denis, une fresque a été dressée, présentant sur un même plan les visages de George Floyd et d'Adama Traoré. Écrit noir sur blanc, "Contre le racisme et les violences policières" ce qui a directement conduit le préfet Leclerc à demander la mise en demeure du mot "policières". De quoi choquer les vierges effarouchées.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

 

La fresque de Stains qui a ulcéré les policiers pourrait être retouchée..

Cette fresque « contre le racisme et les violences policières » inaugurée jeudi par le maire Parti Communiste de Stains, Azzedine Taïbi, avec Assa Traoré, est le théâtre d’une guerre des nerfs entre des organisations policières et le comité Adama.

Hier, le face-à-face initialement idéologique a failli devenir réel avec des appels à manifester de policiers et un autre appel à contre-manifester pour le comité “Justice pour Adama”.  

Fort heureusement, le préfet a réussi à désamorcer la crise en recevant les policiers et en ayant mis le maire en demeure de supprimer le mot « policières » pour ne garder que “Contre le racisme et les violences”

Un bon compromis ? 

Pas pour la liberté d’expression. Tout le monde devrait accepter d’être choqué, indigné ou blessé par des propos ou des opinions. 

Certes, l’équation “Police = Racisme + Violence” est un amalgame éhonté. Mais le droit de dire des conneries est sacré. On n’a pas envie de voir les policiers entrer dans la danse des susceptibles effarouchés. 

Pourtant, le préfet a politiquement raison. Notre Angela Davis nationale n’a pas pu s’empêcher de plastronner devant les caméras sur le mode « on a gagné ». Contre la police. Contre la République ? Contre qui ?

Alors oui à la suppression. Le maire pourra toujours aller devant le juge, ce sera passionnant. Mais plus le temps de chipoter sur les principes. Il faut montrer où est le rapport de force et de quel côté est l’État. 

Qu’y a-t-il de si grave ? 

Après les menottes à terre, après l’appel de syndicats à faire la grève des procès verbaux et des arrestations : les policiers et gendarmes de voie publique sont au bord de la rupture. 

La raison profonde, c’est qu’ils sont désarmés. L’usage de la force illégitime par nature - regardez ces tasers orange parce que le noir est trop agressif. Regardez l’impunité des petits délinquants.

A-t-on idée de ce que ressent un homme qui, des heures durant, se fait traiter de “fils de pute” et de “grosse merde” par des jeunes de l’âge de son fils, qui sait que s’il les interpelle, il risque l’incident et l’engueulade de sa hiérarchie pour qu’à la fin, ils n’aient aucune sanction ?

Le danger qui nous guette, ce n’est pas un État policier mais un État sans police. Autrement dit, le règne de la loi du plus fort. Ce qui aurait au moins le mérite de montrer au moins à Assa Traoré que c’est grâce à la protection de la police qu’elle peut déployer sa propagande anti-policière.

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