Retrouvez le Regard libre d'Elisabeth Lévy chaque matin, du lundi au vendredi, à 8h15 sur sudradio.fr
Etude sur la consommation énergétique de la France.
Vous voulez parler d’une étude sur la consommation énergétique de la France
En fait c’est une étude sur une étude, ou plutôt une étude sur les prévisions établies il y a vingt ans, repérée dans la revue de l’énergie par Michel Revol qui en a fait une recension dans Le Point.
Exercice courageux mené par le chercheur François Moisan. En 1997, il dirigeait l’ademe - Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. A été chargé par le Commissariat au plan de réunir une soixantaine d’experts pour évaluer la consommation d’énergie et les émissions de CO2 de la France à l’horizon 2020.
Aujourd’hui, Le Plan, rebaptisé France stratégie qui fait plus start up nation, a lancé un travail prospectif comparable sur notre conso énergétique à l’horizon 2050,. Moisan a voulu comparer les prévisions faites en 77 et la réalité.
Et alors ?
Les experts se sont trompés sur toute la ligne. Comme ceux du club de Rome
Avaient élaboré trois scénariis variant selon l’implication des pouvoirs publics : la société de marché, où le marché faisait tout, l’Etat stratège et l’Etat écolo.
Selon les cas la consommation d’électricité en 2020 était estimée entre 488 et 575 Terrawattheures par an. Elle était de 474 TWH en 2018, soit plus basse que dans le plus écolo des scénarios. Surtout, les trois scénariis prévoyaient une augmentation des émissions de CO2 allant de 1,5 à 40 % Elles ont diminué de 20 %.
D’où viennent ces erreurs ?
Deux séries d’explications.
Leurs hypothèses de base se sont révélées erronées. Nous ne sommes pas 63 millions et demi, mais 67 millions ; et la croissance n’a pas été de 2,6 % mais de 1,3 % par an en moyenne.
Surtout, selon Moisan, avaient sous-estimé les capacités de transformation de la société et du système technique. Ainsi que la capacité de l’Etat à peser sur les comportements.
Quelle conclusion en tirez-vous, qu’il ne faut pas écouter les chercheurs ?
Première conclusion : contrairement à ce que braille Greta, nous n’avons pas rien fait.
Deuxièmement, rappelle que la vie des sociétés humaines ne se laisse pas enfermer dans les courbes et statistiques. Les scientifiques ont raison de sonner l’alarme, ils ne peuvent pas prendre en compte ce qui n’a pas été inventé ou les progrès que nous n’avons pas encore réalisés.
Ceux qui promettent l’Apocalypse si nous ne jetons pas immédiatement nos voitures et nos congélateurs, raisonnent comme si l’espèce humaine allait arrêter de penser. Mais l’humanité peut nous décevoir en bien comme disent les Suisses. N’oublions pas que Cassandre a souvent tort.