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Julien Aubert : quand Robert Ménard "parle avec sincérité", "je peux me sentir concerné"

Par La Rédaction

Julien Aubert, député LR du Vaucluse et président d'Oser la France, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 2 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Julien Aubert interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 2 juin 2021 à 7h40.

Julien Aubert : "J’ai préféré effectivement m’amputer d’une partie de mes mandats"

Emmanuel Macron lance un tour de France. Pendant ce temps, Les Républicains semblent au centre d’une véritable crise de fond à cause des élections régionales. Pour Julien Aubert, le chef de l'État en profite "indirectement". "Quand vos adversaires sont plus occupés à se tirer dessus qu’à vous tirer dessus, forcément lui goûte", admet le député qui rappelle toutefois que le président "a sa part de responsabilité dans cette affaire". Le Premier ministre Jean Castex avait appelé à une "véritable recomposition politique pour 2022". Toutefois, cette attaque contre les Républicains pourrait avoir l’effet inverse "de ce qu’il prétend combattre, c’est-à-dire provoquer le basculement d’une région au Rassemblement National".

La région qui inquiète est la région PACA à cause de l’accord Muselier-LREM, qui a par ailleurs conduit Julien Aubert à se retirer de la liste du candidat LR. "Pour ce qui me concernait, il n’était pas possible de combattre En Marche dans l’hémicycle et de faire cause commune en région", s'explique le député. Il juge que les citoyens, très critiques vis-à-vis des politiques, ont "besoin de clarté". "J’ai préféré effectivement m’amputer d’une partie de mes mandats", assume l'élu.

La question qui pourrait se poser est celle d’une volonté stratégique d’Emmanuel Macron de, finalement, vouloir faire élire des représentants RN aux régionales. "Je crois que la stratégie est celle de la prise de risques maximale", regrette Julien Aubert. Pour lui, Emmanuel Macron veut se faire réélire par défaut : "De Gaulle disait ‘après moi le chaos’, Macron c’est ‘moi ou le chaos’". De fait, il serait "prêt à rendre la politique française la plus chaotique possible" si cette stratégie lui permet d’être réélu, prévient le président d'Oser la France.

 

"Faire des miracles, c’est nous emmener au second tour"

Concernant la présidentielle 2022, Les Républicains se posent toujours la question d’une primaire ou non pour qu’un candidat unique soit présenté. Le député du Vaucluse ne semble pas convaincu d’une élection ouverte "type 2016" mais penche plutôt pour un "départage", ou "une élection". Cette élection permettrait alors "d’arbitrer" les divers mouvements internes au parti. Un vote qui serait réservé aux "adhérents", précise-t-il.

"Nous allons voir au lendemain des régionales, c’est ce qui était convenu", souligne le président d’Oser la France. Les régionales permettront effectivement de voir si un candidat naturel, "j’avais appelé ça le Petit Jésus qui doit faire des miracles", se démarque. "Faire des miracles, c’est nous emmener au second tour", précise l’élu.

 

"Je n’aime pas mettre des lignes rouges en politique"

Guillaume Peltier, membre des Républicains, a créé un micro-scandale au sein du parti lorsqu’il a déclaré partager certaines opinions de Robert Ménard, maire de Béziers et proche de Marine Le Pen. "Je n’aime pas mettre des lignes rouges en politique", explique Julien Aubert alors que pour certains c’est bien une ligne rouge qui a été franchie. Toutefois, il juge qu’il a bien commis "une faute". "Mais pas au sens où vous l’entendez."

Pour lui, la sortie de Guillaume Peltier, numéro 2 des LR, a mis en difficultés le numéro 3 des LR, Aurélien Pradié, tête de liste en Occitanie : "ça ne l’aide pas". Néanmoins, il demande "qu’est-ce que ça veut dire exactement ?". Robert Ménard, "parle parfois avec sincérité", estime Julien Aubert qui déclare pouvoir "se sentir effectivement concerné". Si cela signifie partager "des convictions", "dans ce cas-là je partage des convictions avec tout le monde, parce qu’il m’arrive de tomber d’accord avec des adversaires parfois très acharnés", explique le président d’Oser la France.

 

"C’est aux services de l’État de faire leur travail"

Thierry Mariani, selon le Canard Enchaîné, aurait pris un logement bidon du côté d’Avignon pour être candidat, ce qui pourrait conduire à une invalidation du scrutin. "C’est aux services de l’État de faire leur travail", souligne le député LR qui ne se prononce pas sur le dossier. "Au plan démocratique, ce serait ennuyeux", concède toutefois Julien Aubert. "Je crois que les électeurs se disent on empêche, on cherche à décrédibiliser, à disqualifier. Et finalement c’est tout le monde qui est, quelque part décrédibilisé", estime le député.

 

"On fait l'écologie sans l'homme"

L’écologie fait partie des thèmes de prédilection de Julien Aubert, qui dans un rapport a comparé l’interdiction annoncée des chaudières au fioul avec le mouvement des Gilets Jaunes et la contestation sociale. Pour lui, cette interdiction ne s’interroge pas "sur la sociologie des gens" et ne fait que venir "d’en haut". Or, les personnes concernées par cette interdiction "sont souvent des personnes qui vivent en milieu rural, qui n’ont pas forcément de solutions alternatives, qui sont septuagénaires" et qui ne veulent pas changer leurs habitudes car leur chaudière fonctionne.

"On fait l'écologie sans l'homme, pensant qu'au bout du fil on a un robot", déplore Julien Aubert qui rappelle que "la vraie vie ce n'est pas ça". Au sujet du remplacement de la chaudière au fioul par une pompe à chaleur, "il faudrait d'abord se demander si c'est le plus rentable". Pour le député, il serait plus bénéfique d'avoir "des chaudières à bois". De manière générale, il appelle à "un peu plus de flexibilité, de croyance dans la proximité, en laissant l'homme faire le choix dans un éventail", seule façon, selon lui, "d'aider la transition écologique".

Après la tribune de Stéphane Bern, adressée à Barbara Pompili au sujet des éoliennes, Julien Aubert affirme son soutien et rappelle avoir été "l'un des premiers parlementaires à sortir un rapport, puis une commission d'enquête, puis une proposition de loi qui a été repoussée par En Marche", sur ce sujet. Pour l'élu, "dépenser 70 à 90 milliards d'euros pour produire quelque chose qui crée de l'instabilité sur le réseau électrique, qui produit assez peu d'emplois, qui déstabilise le nucléaire et qui créé la colère partout", n'est pas une bonne solution. Il invite la ministre à abandonner le forcing et à choisir des lieux avec "des accords locaux" ou "en mer à plusieurs kilomètres des côtes".

 

Linky : "+40% sur la facture en dix ans"

Sur les compteurs Linky, qui après avoir été annoncés gratuits pour les consommateurs, devront vraisemblablement être remboursés, Julien Aubert souligne qu'à "un moment donné on les paye sur la facture d'électricité", par une ligne "lissée". Les partisans du compteur Linky "considèrent qu'il va y avoir des gains parce qu'il permet d'arbitrer la loi de l'offre et de la demande et de faire des économies". Mais dans la pratique, "tous les gens ne s'en servent pas", le député note que seulement "2% des gens utiliseraient le pilotage intelligent de leur électricité".

L'élu LR prévient d'un risque d'augmentation du prix de l'électricité. Mais "ce n'est pas ce qui va coûter le plus cher", assure-t-il, rappelant que "les éoliennes et les panneaux photovoltaïques nous ont coûté +40% sur la facture en dix ans".

 

 

 

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