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Jérôme Sainte-Marie : "Cette abstention commence à revêtir un véritable sens politique"

Par La Rédaction

Jérôme Sainte-Marie, politologue, fondateur de la société d'études PollingVox et auteur de "Bloc contre bloc. La dynamique du macronisme" (éditions du Cerf), était l’invité d’André Bercoff, lundi 28 juin, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Jérôme Sainte-Marie, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Si, selon Jérôme Sainte-Marie, deux blocs s'affrontent lors des élections, cette fois-ci, le bloc populaire a choisi de ne pas s'exprimer, ni en faveur des partis traditionnels ni pour les partis anti-système. Une abstention qui relève d'un nouveau militantisme.

 

"Il n'y a pas que des gens mécontents en France"

Si les présidents sortants ont été réélus sans difficulté dans la plupart des régions, lors des élections régionales, c'est notamment grâce à l'électorat du "bloc élitaire". Un bloc d'électeurs "qui a porté Macron au pouvoir", qui est constitué de cadres, de retraités, "des gens qui ont le sentiment que la vie sociale se passe bien pour eux, que la mondialisation leur profite et que le gouvernement s'occupe bien de leurs affaires", définit le politologue. "Il n'y a pas que des gens mécontents en France", souligne-t-il, visant des personnes qui ont l'impression que "leurs conditions s'améliorent ou qui pourrait se détériorer si d'autres étaient au pouvoir".

À l'inverse, ce bloc s'oppose au "bloc populaire", "beaucoup plus fragile et divisé", note Jérôme Sainte-Marie. Un électorat qui s'est illustré en 2005 en rejetant la Constitution européenne en 2005 et qui révèle "l'expression de catégories relativement modestes", dont les employés, les ouvriers ou les professions intermédiaires. "Ceux qui tiennent le pays, notamment durant la crise du Covid", commente l'auteur qui observe "un vote dispersé entre plusieurs formations politiques". À l'avantage, ces dernières années, du Rassemblement national mais aussi de la France insoumise et de Debout la France.

 

Un électorat qui "hésite en permanence"

Un bloc disparate qui "hésite en permanence", entre la volonté d'exprimer leur mécontentement en votant pour des partis antisystèmes ou en ne votant pas. "Ce qui est surprenant avec les régionales, c'est le fait que l'essentiel ont choisi de s'abstenir", souligne-t-il, expliquant notamment le recul important du Rassemblement national.

"On pouvait penser au premier tour qu'ils étaient distraits, mal informés mais pour le second tour, c'est différent, ils ont bien vu que leur silence était largement commenté toute la semaine", rapporte le politologue. Mais contrairement aux derniers scrutins régionaux, il n'y a pas eu de surcroît de participation, dimanche 27 juin. "Cette abstention commence à revêtir un véritable sens politique", entrevoit Jérôme Sainte-Marie. Une vague qui pourrait s'exprimer jusqu'aux prochaines élections présidentielles.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

 

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