Reportage Sud Radio d'Alexandre de Moussac
Pas d’annonce magique. Dans le cortège parisien, la phrase d’Edouard Philippe ne surprend pas. Frédéric, cheminot et syndiqué à la CGT, n’attend rien des déclarations du Premier ministre. "Je pense sincèrement que tout le monde est dans son rôle. Il serre les fesses, ils ont peur. C'est des gens qui jouent au poker. Sauf que nous on lâchera pas, on ira jusqu'au bout". Selon Peter, le gouvernement fait dans la provocation: le dialogue ne peut pas s'opérer sur les bases imposées par le gouvernement, selon ce représentant des pompiers du Val-d’Oise, qui file la métaphore:
"C'est comme si demain je voulais vous acheter votre voiture qui vaut 50.000 euro, en vous disant: je vous en donne 1000 euros. Vous allez me dire non, et je vous accuserait de rompre le dialogue? On est exactement dans la même démarche".
Marie-Hélène, infirmière, a toujours l’espoir que la réforme par point soit abandonnée. Sinon, sa retraite passerait de 1150 à 1000 euros. "Je serais au minimum de retraite ! C'est complètement aberrant d'avoir bossé toute sa vie pour être sous le seuil de pauvreté ! Qui est-ce qui peut vivre sous le seuil de pauvreté en France? Personne !" La manifestation s’est terminée dans le calme peu avant 18 heures. Mais tous l’assurent, ils seront de nouveau dans la rue demain jeudi, au lendemain des annonces du gouvernement.
"J'espère de tout mon coeur que la convergence va fonctionner" - Pour la seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les cortèges étaient toujours fournis mais bien moins que pour le 5 décembre. 340.000 en France hier contre plus de 800.000 jeudi dernier. Ce qui a déçu Sébastien, gilet jaune de la première heure, qui a fait plusieurs heures de route pour venir. Mais pour lui ce n’est pas pour autant qu’il faut y avoir un essoufflement du mouvement.
"Ils vont essayer d'enrober l'indéfendable, une réforme par points pour baisser les pensions. Le mouvement doit s'amplifier dans les jours à venir" - "Aucune annonce magique" n’est à prévoir ce soir lors de la présentation de la réforme des retraites, a indiqué le Premier-ministre. Pas de quoi impressionner les manifestants toujours aussi déterminés. Dans le cortège parisien hier, le député insoumis Eric Coquerel: Le parlementaire qui est assez pessimiste pour que le gouvernement lâche du lest.