Neuf dossiers liés à des supposées ingérences étrangères, des "mains rouges" aux étoiles de David taguées, en passant par les têtes de cochon déposées devant des mosquées, sont gérés depuis octobre 2023 par le parquet de Paris, a indiqué vendredi la procureure Laure Beccuau.
L'ingérence étrangère est "une chose que nous devons prendre en compte et que nous prenons en compte, puisque pour faire un bilan de ce type d'agissements qui ont eu lieu sur la place parisienne depuis octobre 2023, nous en sommes à neuf dossiers", a-t-elle expliqué sur BFMTV.
Elle a précisé qu'il s'agissait de dossiers "sur Paris et sur la région parisienne, puisqu'un certain nombre de dossiers ont été pris par des tribunaux périphériques" qui se sont ensuite "dessaisis en raison des liens qu'il y avait avec nos propres dossiers parisiens".

Des graffitis de mains rouges sur le "Mur des Justes" à l'extérieur du mémorial de la Shoah à Paris, le 14 mai 2024
Antonin UTZ - AFP/Archives
"Ça a commencé par les étoiles de David bleues, puis ensuite ça a été les +mains rouges+, puis des jets de peinture verte, puis les pochoirs qui étaient liés" aux Mirage en Ukraine, "puisque c'étaient des cercueils avec des ailes ou c'était +vive le soldat français mort en Ukraine+", a-t-elle détaillé.
Il y a eu aussi "des cercueils qui ont été déposés sur l'Arc de triomphe", et plus récemment des affiches - présentant l'image d'un soldat russe et la mention "Dis merci au soldat soviétique vainqueur" - au même endroit, puis les têtes de cochon déposées devant des mosquées, a encore expliqué Mme Beccuau.
"Certains commanditaires sont identifiés (...) donc nous arrivons tout à fait à pouvoir être convaincus que ces faits sont des opérations d'ingérence", a affirmé la procureure de Paris.

Des pochoirs qui étaient liés" aux Mirage en Ukraine sur un mur à Paris, le 20 juin 2024
Eric BARADAT - AFP/Archives
"Pourquoi ? Parce qu'ils ont, dans le mode opératoire, des attitudes similaires. Ce sont des gens d'origine étrangère qui arrivent" d'Europe de l'Est, "qui viennent dans un temps très court sur le territoire français pour perpétrer leurs agissements", a-t-elle relaté.
"Certaines fois, ils prennent en photo ce qu'ils ont fait, et envoient les photos au-delà des frontières à des commanditaires", a ajouté la procureure.
Elle a précisé qu'à l'exception des deux derniers dossiers, les plus récents, où les enquêtes sont en cours, "nous avons identifié les responsables de ces faits", a-t-elle dit.
"Nombre d'entre eux ont été placés en détention. Certains ont même été extradés grâce à une coopération internationale. Et donc, nous identifions ces gens, et nous savons, eux-mêmes, parce qu'ils le disent, qu'ils ont des commanditaires", a-t-elle souligné.
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