Certains d'entre eux risquent l'emprisonnement: 14 gilets jaunes, accusés d'avoir incendié neuf pylônes téléphoniques dans le Haut-Rhin en 2019 et 2020, connaîtront lundi leur peine.
Le tribunal correctionnel de Mulhouse doit rendre sa décision contre ces 12 hommes et deux femmes, qui ont comparu le 25 septembre dernier.
Jugés pour "destruction du bien d'autrui par moyen dangereux" et "participation à une association de malfaiteurs", les suspects, âgés d'une vingtaine à une soixantaine d'années, ont tous reconnu leur participation de manière plus ou moins active aux destructions mais ont contesté une "organisation".
Ils s'en étaient pris à des infrastructures de téléphonie mobile afin de "créer une résonance au plus haut niveau de l'Etat", a raconté à la barre l'un des prévenus.
Au total, neuf pylônes ont été détruits entre janvier 2019 et janvier 2020.
Outre de grosses perturbations téléphoniques, ces incendies ont coûté cher aux opérateurs, avec des dégâts estimés entre cinq et neuf millions d'euros. SFR, Bouygues Telecom et Orange se sont portés parties civiles.
Priver la population d'accès au réseau téléphonique aurait pu avoir des conséquences dramatiques, avait fait valoir le représentant du parquet, Jean-François Assal, lors de l'audience. "Il y a six ans, j'aurais requis des peines de 10 ans et demandé des mandats de dépôt. Mais six ans après, vous avez évolué, reconnu et avancé dans la vie. Les gilets jaunes sont derrière nous", avait toutefois tempéré le magistrat.
Il a requis des amendes et des peines allant jusqu'à six ans d'emprisonnement dont cinq avec sursis probatoire.
Une peine de quatre ans de prison, dont trois avec sursis, a été requise contre le propriétaire de la grange où se retrouvait le groupe.
L'enquête avait débuté après l'incendie, le 5 janvier 2019, d'un pylône sur la commune d'Altkirch, à proximité d'un rond-point où se rassemblaient des gilets jaunes.
Le mode opératoire était similaire à chaque nouvelle dégradation: "Des pneus imbibés d'essence déposés au pied du coffret électrique (...) à proximité du pylône, puis enflammés", avait expliqué lors d'une conférence de presse en 2020 Edwige Roux-Morizot, alors procureure de la République.
Les enquêteurs avaient rapidement fait le rapprochement avec le mouvement des gilets jaunes, très actif à l'époque.
En juillet 2020, une première personne avait été mise en examen et en septembre 2020, une vaste opération menée par plus de 70 gendarmes avait abouti à l'arrestation et à la mise en examen de 13 autres personnes.
AFP / Mulhouse (AFP) / © 2025 AFP