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Guillaume Bigot : "Cette classe dirigeante a été formée, choisie parce qu'elle est incapable de prendre des décisions"

Par La Rédaction

Guillaume Bigot, directeur de l'IPAG Business School, politologue, auteur de "La populophobie où le gouvernement de l'élite, par l'élite et pour l'élite" (éditions Plon) était l’invité d’André Bercoff mercredi 8 avril sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Guillaume Bigot invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio. (Photo by Sameer Al-Doumy / AFP)

Si le gouvernement appelle à l'union nationale dans le cadre de la lutte contre l'épidémie du coronavirus, Guillaume Bigot décrypte les réflexes d'une caste politique qui s'est empêtrée dans une situation dont elle peine à s'en sortir.

Le modèle anglo-saxon en question

Guillaume Bigot s'attaque aux élites et à leurs réflexes dans son prochain livre qui devait initialement sortir le 17 avril prochain mais qui devrait être reporté. Un terme qu'il n'aime pas forcément utiliser même s'il apparaît dans le sous-titre de l'ouvrage. "En réalité, l'élite c'est positif, ça veut dire que ce sont les meilleurs", rectifie-t-il. "Or on peut davantage parler de caste dirigeante parce que je pense qu'on est sur la fin", affirme le politologue.

Pour Guillaume Bigot, dans cette crise sanitaire, cette élite "s'est comportée comme une caste vieillissante, sénile en dépit du jeune âge du président de la République, avec la mise en œuvre de réflexes conditionnés, un peu pavlovien", estime-t-il. Des mauvais réflexes qui s'illustrent de deux façons. "Il y a d'abord la contamination de l'énarchie française par le management à l'anglo-saxonne", remarque-t-il, regrettant "sa conversion au fanatisme du marché, l'influence et le caractère de contraintes très fortes qu'exerce l'Union européenne sous laquelle ils se sont eux-mêmes placés". 

La fuite des responsabilités

Autre point, "il y a ce réflexe typique de la haute fonction publique, qui consiste à appliquer des procédures et se demander s'il n'y a pas quelque chose dans nos dossiers à mettre en œuvre", regrette Guillaume Bigot. "On ne prend aucune initiative, on n'a pas de courage, de créativité ou d'audace, on a peur d'être mis en cause", déplore-t-il. Alors, les dirigeants "ouvrent des parapluies et appliquent des procédures". Un phénomène qui s'illustre "avec les comités scientifiques et les mises en œuvres des règles de droit stricto sensu sans pouvoir en suspendre".

Guillaume Bigot pointe du doigt la délégation de la production de masques. "Elle serait retardée parce qu'on dit que toutes les contraintes réglementaires, administratives, juridiques ne seraient pas respectées". Un argument qui n'a pas de sens selon le politologue qui souligne que "l'on va importer 1 milliard de masques de Chine dont beaucoup seront défectueux. Mais ce ne sera pas leur responsabilité à eux", affirme-t-il. "Cette classe dirigeante a été triée, sélectionnée, formée, choisie parce qu'elle est incapable de prendre des décisions et qu'elle est complètement dans une optique de fonctionnaire et d'administratif et pas du tout de décideur et en même temps parce que son cerveau a été grignoté par l'Union européenne et la globalisation ultra libérale", dénonce Guillaume Bigot.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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