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Grève des médecins généralistes, "nous n'avons pas été entendus" !

Le Docteur Noëlle Clariclet, psychiatre et porte-parole du collectif Médecins pour demain était l'invitée de Benjamin Glaise sur Sud Radio pour expliquer le mouvement des grève des médecins libéraux.

médecins généralistes
Les médecins généralistes en voie de disparition ? (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le Docteur Noëlle Clariclet, psychiatre et porte-parole du collectif Médecins pour demain était l'invitée de Patrick Roger sur Sud Radio pour expliquer le mouvement de grève des médecins généralistes et libéraux.

Docteur Noëlle Clarciclet : "nous n'avons pas été entendus", d'où la grève

A partir d’aujourd’hui, ce lundi 26 décembre 2022, les médecins généralistes sont de nouveau en grève. Noëlle Clariclet vient préciser les raisons du mouvement social : "nous n’avons pas renouvelé la grève, nous l’avons continuée. Nous avons fait deux jours de fermeture de cabinet les 1 er et 2 décembre 2022. Nous avons continué cette grève de manière silencieuse, avec des brassards, avec des affiches. Et malheureusement nous n’avons pas été entendus. Pire le 2 décembre 2022 au soir est passé à l’assemblée nationale avec un 7e 49.3 le projet de loi de financement de la sécurité sociale dans un mépris total de nos revendications donc malheureusement nous sommes obligés de continuer cette grève et de refermer les cabinets aujourd’hui".

"Il y a plusieurs choses dans ce texte. Il y a ce fameux projet de financement de la sécurité sociale et il y a les négociations conventionnelles qui ont lieu avec la CNAM pour la tarification des actes et des consultations. Dans le projet de loi qui est passé, on vient de valider le transfert de compétence médicale ce qui est un danger pour nous que nous refusons absolument. Aucun médecin ne peut être remplacé par autre chose qu’un médecin. Actuellement, on essaye de faire des mesures pansement pour essayer de trouver des solutions au manque de médecins, à la pénurie de médecins sur le territoire. Il faut redonner à cette profession de l'attractivité. Les internes aujourd’hui ne s’installent plus. Seulement 10% s’installeront à la fin de leurs études, seulement 10%. Donc il faut ramener un flot d’attractivité sur ces médecins libéraux de manière à ce qu’ils s’installent et qu’ils puissent enfin se repartir sur le territoire correctement".

"Il faut redonner à cette profession de l'attractivité"

"Des contraintes administratives, c’est 20% du temps médical" rapelle le docteur Noëlle Clarciclet. "Mais également des charges qui augmentent. Les revenus des médecins à euros constants ‘n’ont pas augmenté depuis 20 ans. Alors que nous sommes passés à l’euro et que l’inflation est là. D’année en année, le médecin généraliste voit son pouvoir d’investir dans du matériel s’amoindrir et du coup les jeunes aujourd’hui quand ils se rendent compte des conditions de travail, ne s’installent pas et ils se tournent vers une médecine plus lucrative".

"Le changement de tarif de la consultation, de 25 à 50 € amènerait de l’attractivité. Un jeune qui aujourd’hui se pose la question de s’installer pourrait se projeter. Les jeunes ont besoin de savoir combien et ils vont gagner et combien ils vont pouvoir investir dans du personnel ou du matériel. Aujourd’hui les généralistes et les spécialistes sont rémunérés aux forfaits. Ce sont des sous que donne la caisse primaire d’assurance maladie. Quand ils atteignent des objectifs fixés. Ils changent tous les ans et sont de plus en plus inatteignables. Cet argent existe déjà, il suffit de le récupérer et de le réinjecter dans la consultation de manière à ne plus vivre sous perfusion de la caisse nationale d’assurance maladie". Elle conclut en appelant à la "la responsabilité de chacun". "Nous avons tout de même une obligation de continuer les soins. On peut également en cas d’urgence appeler le 15. Les urgences feront leur maximum."

 

 

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