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Gaspard Koenig : "L'enfer moderne suscite le désir en permanence, sans jamais véritablement l'assouvir"

Par La Rédaction

Gaspard Koenig, philosophe, essayiste, romancier, président du laboratoire d'idées Génération libre et auteur de "L’enfer" (édition L’Observatoire), était l’invité d’André Bercoff, lundi 29 mars, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Gaspard Koening invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Bloqué à Londres, depuis que la France et le Royaume-Uni ont successivement fermé leurs frontières, Gaspard Koenig décrit dans son dernier livre l'enfer du monde moderne qui s'illustre particulièrement dans les duty-free des aéroports.

 

"C'est vraiment l'enfer"

"L'histoire du passeport vaccinal pourrait parfaitement se situer dans mon livre", commence en préambule l'auteur qui décrypte le nouvel enfer qui succède à celui de Dante. Un livre qui s'inscrit dans le monde du voyage, des aéroports et plus particulièrement dans "ces énormes galeries commerciales obligatoires" où chaque voyageur passe. "Devant ces boutiques de parfums, et autre, je me suis dit, c'est vraiment l'enfer", confie Gaspard Koenig.

Un enfer situé en plein cœur "de l'endroit le plus confortable du monde, où la sécurité est parfaite, les gens sont contrôlés et passent au rayon X, où maintenant ils ont leur passeport vaccinal", note le romancier qui décrit ces espaces de consommation. "Si vous avez soif, vous avez des fontaines partout, si vous avez un problème, il y a toujours quelqu'un pour s'occuper de vous et surtout on peut s'acheter ce que l'on veut", poursuit-il.

 

Un "utilitarisme commercial" accompagné "d'une surveillance totale"

A priori, ces duty-free ressemblent à un paradis terrestre. Mais il existe pourtant "un paradigme". "C'est formidable, on a tout à notre disposition et on ne risque rien", souligne Gaspard Koenig qui repère pourtant "quelque chose qui manque terriblement dans ces endroits-là". Cet "utilitarisme commercial" s'accompagne à coup sûr "d'une surveillance totale", puisque chaque consommateur justifie "constamment" son identité, en présentant son passeport et même sa carte d'embarquement.

"L'enfer moderne, c'est ça", définit-il en le comparant à celui de Dante. "Dans sa société, la douleur physique et la menace de la douleur physique est présente au quotidien", rappelle l'auteur qui voit une différence aujourd'hui avec notre propre société. "Elle sait calmer la douleur et cacher la mort, son enfer, c'est un enfer d'une autre manière qui suscite le désir en permanence, sans jamais l'assouvir véritablement", décrypte le fondateur de Génération libre. "Un monde d'abondance, où on est obligé de toujours bouger, d'un endroit à un autre, d'un désir à un autre", déplore-t-il.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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