Deux hommes ont été tués sur le Pont-Neuf à la suite de tirs d’un policier sur un véhicule qui refusait d’obtempérer. Le policier mis en examen pour «homicide volontaire».
C'était dimanche soir. Le véhicule a foncé sur une patrouille qui voulait le contrôler. Ce gardien de la paix de 24 ans a tiré. S’il ne l’avait pas fait, ses collègues auraient sans doute été blessés voire plus. Le problème c'est que depuis les attentats, les policiers ont un pistolet mitrailleur donc.
Les juges ont été plus loin que ce que demandait le Parquet.Il a été laissé libre mais c'est le contrôle judiciaire qui est très strict. Les juges ont refusé d’appliquer la légitime défense.Désolée mais moi je n'ai pas besoin d’attendre les résultats de l’enquête pour savoir que ce chef d’inculpation est scandaleux. Cela laisse entendre qu’il voulait tuer ces gens, qu’il est un meurtrier. Si la qualification est maintenue il se retrouvera aux assises. À la limite, si on ne retient pas la légitime défense, on pourrait parler d’homicide involontaire ou de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Quitte à aggraver la qualification en cours d’enquête.
Il est normal aussi qu’un policier qui a tué deux personnes réponde de son acte
Oui, mais on a le sentiment que, dès qu’un policier se sert de son arme, il est présumé coupable. Dans ce genre de situation, ça va très vite. Ensuite, des gens assis dans leur bureau leur expliquent comment ils auraient dû réagir. On aimerait être sûr que la décision des magistrats n’est pas motivée par idéologie anti-flics.
Les policiers sont les détenteurs du monopole de la violence légale. D’ailleurs, certains policiers sont aussi poursuivis pour ne pas avoir agi, pour non assistance ou non-obstacle à un délit.
C'est bien triste pour les familles des deux morts. Mais il y a eu deux choses : le refus d’obtempérer et l'agression. Tout le monde doit le savoir. Voyou, c’est un métier à risque. Si vous refusez de vous arrêter à un contrôle, vous pouvez vous prendre une balle. C’est de la dissuasion.Or, aujourd’hui, ce sont les policiers qui prennent les risques. Un jour, les policiers refuseront de faire quoi que ce soit. Ils n’utiliseront plus leurs armes, laisseront filer les délinquants. On accusera la police de ne pas nous protéger. Et plus personne ne voudra faire ce métier.