A l’occasion du sommet de Versailles, le drapeau européen flotte de nouveau sous l'Arc de triomphe. Et il y flotte seul.
Cela ressemble à une provocation car il y avait déjà eu une polémique le 31 décembre pour le début de la présidence française. Il y a eu des protestations des souverainistes. Marine Le Pen a dit que "Macron viole la loi et méprise le peuple français", Zemmour dit qu"Emmanuel Macron récidive, il aime humilier la nation française».
C'est symboliquement insupportable. Le soldat inconnu n’est pas mort pour l’Europe, mais pour la France. Comme nos 54 soldats tués au Mali.
Un geste de courtoisie ?
Quand on accueille un chef d’État étranger, on met les deux drapeaux cote à cote, on ne fait pas disparaître le drapeau français. Les mêmes qui dénoncent rituellement l’identité nationale et les souverainistes s’émerveillent devant la résistance de l’Ukraine pour son indépendance. Je cite Sandrine Rousseau, elle avait dit que le drapeau français est la source du nationalisme et du fascisme. Mais elle prend la pose avec le drapeau ukrainien. En somme, tous les patriotismes seraient légitimes et honorables, sauf le patriotisme français.
Emmanuel Macron brigue la présidence de la République française mais prétend faire naître une souveraineté européenne. À la faveur de la guerre, l’Europe deviendrait soudainement une puissance. À supposer que les autres en veuillent, ce fantasme supranational/fédéraliste a été rejeté par les Français en 2005. Pourquoi ? Parce que la souveraineté suppose un peuple qui décide collectivement de son destin. Sans peuple, pas de souveraineté et sans souveraineté pas de démocratie.
Au moins, Emmanuel Macron annonce la couleur. La France doit s’effacer dans l’Union Européenne. Aux électeurs de dire s’ils veulent que leur cher et vieux pays devienne une province de l’empire européen.