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Élisabeth Lévy : "Le lycée Angela Davis est connu pour des violences et non pour l’excellence"

Élisabeth Lévy revient sur le classement des lycées du journal Le Parisien. 

Élisabeth Lévy revient sur le classement des lycées du journal Le Parisien. 

Pour Le Parisien le champion est le lycée Angela Davis à Saint-Denis, plus connu pour les violences que pour l’excellence. D’ailleurs les élèves, interrogés par Le Parisien, n’en reviennent pas. 

Certes, il affiche 94 % de résultats au bac mais, vu que c’est la moyenne nationale, ce critère n’a aucune valeur. Pour rater son bac il faut vraiment le faire exprès. Et même les mentions ne sont pas un indicateur fiable car les correcteurs, notamment dans les quartiers défavorisés sont incités à bien noter pour ne pas accroître les inégalités moyennant quoi les résultats ne veulent strictement rien dire. 

Mais alors comment Angela Davis est-il arrivé premier de ce classement ? 

Le Parisien a inventé un critère : la capacité à faire progresser les élèves. Autrement dit, si un lycée accueille en seconde des élèves qui ne savent pas faire une addition et qu’en terminale ils connaissent les tables de multiplication, il sera très bien classé parce que c'est une grande progression. Plusieurs sérieusement, que dans ces établissements, il y ait des équipes très motivées qui se battent pour des ados souvent laissés-pour-compte, c’est indéniable et c’est méritoire et il faut les remercier.

Mais il y a quand même une énorme hypocrisie. La bienveillance remplace l’exigence. On invente un thermomètre particulier pour que des établissements moyens ou médiocres soient au sommet. Or, quand ces élèves se présenteront dans les grandes prépas, ou aux grands concours, ils n’auront pas le niveau. 

Parlons des classements plus classique, comme celui de l’Internaute, qui prend notamment en compte le pourcentage d’élèves de seconde arrivant au bac, et là les résultats sont malheureusement plus attendus. En tête, le lycée bilingue Jeanine Manuel à Paris XV, où vont essentiellement des enfants de bonne famille. Sur les 10 premiers, 6 sont à Paris, un à Marseille, un à Buc (Yvelines), un à Neuilly et un à Charenton. Le plus triste c’est que sur ces dix établissements d’excellence seulement trois sont publics: Condorcet, Henri IV et le lycée franco-allemand de Buc. Pour la mixité sociale on repassera. 

La véritable bienveillance, ce serait d’arrêter de mentir aux jeunes et à leurs parents. Et de s’attaquer enfin à ce qui devrait obséder tous les candidats à la présidentielle : la faillite de l'éducation nationale.

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