Gérard Darmanin accusé de sexisme après son altercation avec Appoline de Malherbe : Élisabeth Lévy réagit.
La journaliste Appoline de Malherbe fait remarquer au ministre de l’Intérieur, chiffres du ministère à l’appui, que son bilan est pour le moins critiquable : augmentation des homicides, des coups et blessures, des violences sexuelles. Et ça ne lui plait pas.
Dans la foulée, il lui demande si elle fait du journalisme ou de la politique et affirme que les médias sont un peu responsables de la montée des populismes. Bah voyons, comme dirait qui vous savez.
Cela a provoqué un déchaînement sur les réseaux sociaux où on crie au sexisme ce qui est absurde. Ou alors, on n’a plus le droit de se moquer d’une fille. Mais à l'Assemblée Nationale, Marlène Schiappa, chahutée par les députés quand elle tente de défendre son ministre, retourne l’argument du sexisme en déplorant qu’ils hurlent tous sur une jeune femme. Pauvre petite chose fragile.
Gérald Darmanin n’a pas tenu ses nerfs. Est-ce grave ?
Non, mais significatif. Les politiques ont parfois raison d’envoyer bouler les journalistes mais là Gérard Darmanin cumule l'arrogance, la condescendance et la mauvaise foi.
Dans la même phrase il arrive à insulter BFM comme s’il était étonnant qu’on y pose de vraies questions et CNews, l'antre des méchants populistes.
A l’instar de Dupont-Moretti, sur le fond, il montre son mépris pour l’inquiétude des Français sur le sujet de l’insécurité. Il se félicite de la baisse des cambriolages - largement due au confinement et au télétravail - et balaye la violence qui pourrit la vie des gens. Le réel ne passera pas. Mais le plus intéressant, c’est l’usage du mot « populisme » pour disqualifier. C'est la déjà vieille taxinomie macroniste. D’un côté les progressistes ouverts et raisonnables, de l’autre les populistes chauffés par les médias. En même temps, c'est un aveu parce si on comprend bien, ce sont les populistes, ce sont ceux qui voient ce qu’ils voient. En somme, populiste ça veut dire lucide. Nos gouvernants devraient se méfier parce qu'à ce compte-là, beaucoup de Français sont populistes et pourraient le faire savoir dans les urnes.