Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué les dirigeants occidentaux pour leur manque de réaction face à la menace Russe.
La nouveauté de cette guerre c'est qu'elle est racontée en direct par les victimes des bombardements. Et Volodymir Zelensky, acteur devenu président et président devenu chef de guerre n’a pas raté son rendez-vous avec l’histoire.
Hier, il a un discours aux accents volontairement churchilliens transmis par vidéo à la chambre des Communes. «Nous nous battrons jusqu'au bout, en mer, dans les airs. Nous nous battrons dans les forêts, dans les champs, sur les rivages et dans les rues.» C'est presque mot pour mot les phrases de Churchill le 4 juin 1940. Il ne s’est pas contenté de cette rhétorique héroïque. Dans le même discours, et dans une vidéo diffusée sur Telegram, il a reproché aux Occidentaux leurs "promesses" non tenues : «Cela fait treize jours qu'on entend des promesses. La responsabilité de ce qui se passe repose aussi sur ceux qui n'ont pas sécurisé le ciel ukrainien contre les assassins russes. »
A-t-il raison de nous faire ces reproches ?
Il veut deux choses : des livraisons d’avions plus vraiment à l’ordre du jour, plus d’aéroports, une zone d’exclusion aérienne (que pourrait être prononcée que par l’OTAN). Cela signifierait que des avions Français, Britanniques, Américains stationnés en Pologne, devraient attaquer des avions russes qui bombarderaient l’Ukraine. Donc nous rentrerons en guerre contre la Russie. Or Emmanuel Macron l’a répété et à raison. Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Boris Johnson a d'ailleurs répondu à ce discours en disant : "Nous ferons tout ce que nous pouvons aux plans diplomatique, économique, humanitaire".Vous avez compris, ça signifie pas militairement.
Cependant, nous ne faisons pas rien. Il y a quelques livraisons d’armement, des sanctions économiques de plus en plus durs,, de l'aide humanitaire et probablement la protection rapprochée de Zelensky.
Aussi moralement scandaleuse soit la guerre de Poutine, il ne menace pas nos intérêts vitaux. Oui, nous devons aider l’Ukraine, nous devons faire payer à Poutine le prix fort. Peut-être ouvrir symboliquement des négociations pour l’adhésion à l’Union européenne. Poutine ne repartira pas les mains vides d'Ukraine. La neutralisation de l’Ukraine semble acquise et cela semble officiel car Zelenski renonce à entrer dans l’OTAN.
La guerre n’est pas affaire de morale et de sentiment. Aucun dirigeant Occidental ne déclenchera la troisième guerre mondiale avec le risque d’un dérapage nucléaire. Et quoiqu’en disent les bellicistes de salon qui rejouent la lutte contre le nazisme qu’ils n’ont pas vécue, nos dirigeants ont raison.