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Ehpad : "La plupart des résidents étaient couchés à 15 heures"

Après les révélations de dysfonctionnements chez Orpéa, dont le nouveau PDG est convoqué par la ministre aux personnes âgées, le principal syndicat de la profession, le Synerpa, réclame plus de contrôles dans les établissements privés. En attendant, les témoignages dans les Ehpad continuent d'affluer et certains font froid dans le dos...

Ehpad
Ehpad : faut-il augmenter les contrôles dans les établissements privés ? © AFP

Reportage dans un grand Ehpad de Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Ehpad : "On n'a que 3,60 euros par résident pour les repas toute la journée"

Delphine, infirmière dans cet Ephad marseillais, dénonce des dysfonctionnements à tous les niveaux. À commencer par le b.a.-ba des règles sanitaires qui est loin d’être respecté. "Ce qui me choque en premier, c'est de voir des patients Covid se promener dans l'étage sans masque, confie-t-elle. Ils déambulent à côté d'autres personnes fragiles . Il y a un risque de contamination pour tous les résidents de l'étage".

Même à 3.000 euros par mois tout est compté, rationné jusqu’au moindre yaourt. "On n'a que 3,60 euros par résident pour les repas pour toute la journée" dénonce l'infirmière. Pour avoir un yaourt en plus, "il faut attendre que tout le monde soit servi et voir s'il reste quelque chose".

 

"La plupart des résidents étaient couchés à 15 heures"

Les repas en chambre sont souvent servis froids, faute de matériel adapté. C’est d’ailleurs dans leur chambre que les 200 personnes âgées passent le plus clair de leur temps. Delphine fustige : "La plupart des résidents étaient couchés à 15 heures, pour faciliter le travail de l'aide-soignante. Elle les change à 15 heures et elle n'a plus à les changer le soir..." Pour elle, "c'est très choquant, ils ont normalement des animations l'après-midi. Ils n'ont rien à faire toute la journée dans un lit !"

À cela s'ajoute des couches et des compléments alimentaires périmés depuis plusieurs années. L’infirmière a beau se plaindre auprès de sa direction, la réponse est toujours la même : "on n'a pas le temps, on gère le Covid, il nous manque du personnel" rapporte-t-elle.

Delphine n’a tenu que quelques jours dans cette maison de retraite : elle a fini par démissionner.

Aurélie

 

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