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Décès de Pierre Bergé : "Sans lui, Mitterrand n’aurait peut-être jamais été élu"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, le publicitaire Jacques Séguéla est revenu sur le décès ce vendredi de l’homme d’affaires et mécène bien connu, Pierre Bergé.

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Ce vendredi, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), l’homme d’affaires Pierre Bergé s’est éteint des suites d’une longue maladie. "La Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, Paris et la Fondation Jardin Majorelle, Marrakech ont l'immense tristesse d'annoncer le décès de leur Président-fondateur Pierre Bergé, survenu vendredi 8 septembre 2017 à 5h39, à son domicile à Saint-Rémy-de-Provence", a-t-on appris dans un communiqué transmis à l'AFP.

Âgé de 86 ans, l'homme d'affaires et mécène avait été le co-fondateur et dirigeant pendant 40 ans de la maison de couture Yves Saint Laurent, dont il fut le compagnon. Président du conseil de surveillance du groupe Le Monde, militant de la cause gay et fervent soutien de l'ancien président socialiste François Mitterrand, Pierre Bergé, était atteint de myopathie.

"Un homme de politique, d’affaires et de cœur"

Au micro de Sud Radio, le publicitaire Jacques Séguéla a déploré la perte d’une "grande figure". "Homme de Saint-Laurent, il a été homme de Mitterrand. Ce sont quand même les deux extrêmes, une sorte de rencontre impossible, avec le luxe symbole de l’argent d’un côté, et Mitterrand symbole de la générosité de l’autre», indique-t-il. «Je l’ai connu au début des années 1980, quand il s’affichait ouvertement en faveur de la cause de la gauche et en faisant partie des visiteurs du soir de François Mitterrand. Venant de la part d’un grand patron du luxe, c’était très très surprenant. Il a entraîné avec lui tout un tas d’autres patrons qui ont rallié la cause mitterrandienne", ajoute-t-il. 

Selon Jacques Séguéla, Pierre Bergé était un homme aux multiples facettes. "C’était un homme de politique, mais pas un politique. Sans lui, peut-être que Mitterrand n’aurait jamais été élu parce qu’il a été le premier grand patron à le soutenir dès l’élection de 1981 et surtout pour la réélection de 1988. J’ai milité à ses côtés, et c’est lui qui a organisé le mouvement "Tonton, ne nous quitte pas". C’était aussi un homme d’affaires. Sans lui, peut-être qu’Yves Saint-Laurent n’aurait jamais existé. Et c’était surtout un homme de cœur : sans lui, la lutte contre le Sida n’aurait peut-être pas été aussi victorieuse qu’elle ne l’a été, même s’il y a encore du chemin à faire. C’est l’un de ces hommes qui ont illustré la grandeur, la créativité et la générosité de la France. C’était l’homme de la discrétion, qui ne souriait jamais en public mais qui était toujours prêt à sourire en privé", déclare-t-il.

 

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