Il ne reste plus qu’une cinquantaine de pisciculteurs en France, soit moitié moins que dans les années 1990. Avec la prolifération des cormorans, ils estiment perdre 30% de leurs poissons d’élevage.
Des Cormorans qui pillent les étangs
Ces pisciculteurs mettent en cause une directive européenne de 1979, interdisant de stériliser les œufs de cormoran. On est ainsi passé de 50 000 cormorans en Europe dans les années 1970 à deux millions de nos jours. Soit 40 fois plus en quelques décennies. Ils étaient 120 000 en France lors du dernier comptage effectué, en janvier 2024.
Ces cormorans, du fait des hivers plus doux, n’ont par ailleurs plus besoin d’effectuer leurs migrations vers l’Afrique. Ils trouvent dans les étangs d’élevage une manne simple et pratique pour s’alimenter. Une véritable inquiétude pour les ressources en poissons d’eau douce et d’élevage. Plus encore, pour les pays de l’est de l’Europe n’ayant pas accès à la mer, telle la Pologne. De son côté la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) estime que le grand cormoran n'est que le bouc émissaire de la disparition des poissons.
Un plan de gestion européen
En France, il s’agit plutôt d’une micro filière qui s’inquiète, estimant disparaître dans l’indifférence générale. Quelles sont les solutions ? Les pisciculteurs réclament le droit de stériliser les œufs, ainsi que d’être autorisés à tirer sur les cormorans. Ainsi, dans le Lot-et-Garonne, les pêcheurs pourront bientôt de nouveau tirer sur ces oiseaux “dans le but de protéger les espèces de poissons en danger de disparition”.
Depuis 2022, l’État a par ailleurs autorisé chaque année l’abattage de 28 000 grands cormorans aux abords des élevages piscicoles. Au niveau européen, les mesures recommandées par un projet de plan de gestion comprennent, entre autres, un abattage massif des adultes coordonné à l'échelle européenne et la stérilisation des œufs par huilage.
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