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Confinement et violences : les policiers sur le front

Par La rédaction avec Clément Bargain

Les policiers sur le front pour faire respecter les mesures de confinement... Des contrôles qui peuvent déraper... comme dans la cité de la Roseraie à Beauvais, dans l'Oise... Mardi, une fonctionnaire de police a reçu un pavé en pleine tête alors que sa brigade s'apprêtait à contrôler un groupe d'individus. Une agression extrêmement violente... La policière a dû être hospitalisée en urgence à l'hôpital d'Amiens.
Les policiers redoutent une montée de la violence avec un confinement qui devrait durer encore plusieurs semaines, Clément Bargain...

L'image est parlante : les policiers font corps mais bien vulnérables face au virus, sans masque aucun.
Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio.

Les policiers craignent qu'il soit de plus en plus difficile de faire respecter les mesures de confinement. A l'image d'Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP Police. Selon lui "les policiers vont être confrontés à de plus en plus d'altercations", comme celle qui a eu lieu mardi 24 mars 2020.

Dans certains quartiers, les trafics de stupéfiants sont à l'arrêt. Il craint que la situation dégénère.

"Déjà que ces voyous se considèrent au-dessus des lois, alors si leur économie est mise à mal on est en droit de craindre un embrasement des banlieues dans les jours à venir".

Pour faire face, les forces de l'ordre ne sont "pas assez protégées". "On ne peut pas se permettre d'avoir des gens contaminés dans nos rangs parce qu'on doit être présents jusqu'au dernier jour" explique David Le Bars secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.

Pour Yves Lefebvre il faut frapper fort, quitte à "mettre l'armée avec des règles de l'armée. On peut pas accepter que ces zones de non droit restent encore plus dans la case sanitaire des zones de non droit".

"Restez chez vous". Le rythme ternaire de la formule, martelée jour et nuit par les autorités comme par les citoyens, ne semble pas imprégner toute la population française. Beaucoup sortent encore sans autorisation voire sans motif aucun. C'est alors que la police intervient pour sensibiliser dans un premier temps, verbaliser dans un second. Mais sans masque disponible, le coronavirus pourrait bien se propager à vitesse grand V chez les forces de l'ordre.
Un reportage de Clément Bargain le 18 mars 2020 pour Sud Radio.

La France est à l'arrêt comme elle ne l'a jamais été depuis 1940, confinée pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Tous les déplacements non essentiels sont interdits et l'ensemble de la population est appelée à rester chez elle sous peine de 135 euros d'amende. A quelques exceptions près tout de même comme aller faire ses courses, se rendre chez le médecin ou aller travailler quand le télétravail n'est pas possible.

Pour autant, il faut, avant chaque déplacement, remplir une attestation disponible sur le site internet du gouvernement. 100 000 forces de l'ordre sont mobilisées pour faire respecter ces consignes, mais les policiers ne se sentent pas suffisamment protégés.

Pour ce premier jour de confinement, l'heure est à la pédagogie pour les policiers. Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance Police, le souligne sans filtre.

"Ce qui va se passer, c’est que l’agent de police ne va pas verbaliser à outrance mais vraiment sensibiliser la population. Une fois cette sensibilisation faite, les lois seront appliqués et les fonctionnaires de police sont là pour ça."
Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police, tient le même discours. "Dans un premier temps, les jours à venir seront réservés à la pédagogie. Puis viendra le temps de la répression si les gens n'écoutent pas. Mais c'est le quotidien de la police, ce n'est pas une nouveauté. Il faut maintenant faire confiance aux policiers de terrain et à leur discernement pour gérer ces situations."

Une stratégie bien rodée

 

Les Français qui veulent sortir pour faire leurs courses ou se faire soigner doivent impérativement présenter une attestation remplie au préalable. Fabien Vanhemelryck poursuit, la vérification n'est pas une tâche aisée pour les policiers qui doivent mettre en place tout une stratégie.

« Les contrôles seront évidemment sur les péages autoroutiers, les gros axes routiers, les périphériques et rocades, les collègues vont pouvoir se disperser assez rapidement.»

Si le déplacement n'est pas justifié ou que vous n'êtes pas munis de votre attestation, vous encourez une amende de 135 euros. Grégory Joron, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police, considère que c'est la bonne méthode à suivre.

« La prise de conscience collective commence tout doucement à se mettre en place, c’est toujours un peu long. Mais là, on parle d’éviter des morts, ni plus ni moins. »

 

Le coup de gueule de Fabien Vanhemelryck contre l'absence de masques pour les policiers

"On n'est pas immunisés contre le virus et le matériel ne suit pas. Attention, danger : la contagion va aller de plus en plus vite dans la population policière. Et demain, si on se retrouve avec des milliers de collègues confinés, comment va-t-on faire ? Un masque ce n'est pas grand chose, on demande juste à pouvoir travailler une bonne fois pour toutes avec toutes les protections nécessaires."

 

Le mot d'ordre martelé par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie est une phrase simple qui gagnerait à être acceptée de tous : « restez chez vous ».

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