Christophe Castaner a dit exiger désormais une "tolérance zéro" contre le racisme dans les forces de l’ordre. Il y aurait enquête dès qu’il y aura une suspicion de racisme durant une interpellation, a-t-il ainsi déclaré.
"Une suspicion de culpabilité immédiate"
Qu’en pense Yvan Assioma, responsable du syndicat Alliance Police nationale en Île-de-France ? Cela va-t-il dans le bon sens ? "Non, c’est plutôt sidérant. On parle de soupçon avéré. En droit, les mots sont importants : ou il y a un soupçon, ou c’est avéré. Pour nous, Alliance, on ne peut pas suspendre un collègue à partir d’un soupçon qui n’est pas avéré."
"Cela revient à avoir une suspicion de culpabilité immédiate à l’égard de nos collègues, estime Yvan Assioma. C’est la fin de la présomption d’innocence, un droit accordé à chaque citoyen, et à chaque délinquant, qui va être retiré à nos collègues. Ce n’est pas audible pour nous !"
Des annonces juste pour faire des annonces
Cela ne va-t-il pas aussi faire réfléchir quelques policiers lors d’interpellations que l’on peut considérer comme racistes ? "Quand les propos sont avérés, bien sûr qu’ils doivent être sanctionnés. Ce n’est pas non plus acceptable. Mais aujourd’hui, on jette le soupçon sur l’ensemble de la profession. L’immense majorité de nos collègues fait bien son travail. Christophe Castaner ne cède pas sous la pression de la rue, mais de certains groupes, sous la pression des réseaux sociaux. C’est triste. Il y a eu 20.000 personnes dans la rue. Combien n’étaient pas dans la rue et considèrent que la police fait bien son travail ? La majeure partie de la population soutient la Police Nationale."
Quid de la suppression de la clé d’étranglement ? Est-il possible de s’en passer ? "C’est une technique d’interpellation enseignée en formation initiale. C’est la seule aujourd’hui à disposition des policiers pour pouvoir interpeller quelqu’un quand il y a un rapport poids puissance en faveur de la personne à interpeller et qui se rebelle. Cet étranglement permet d’amener quelqu’un au sol sans utiliser de moyens de défense intermédiaires." À quelle méthode faire appel pour le remplacer ? "Le problème est qu’on ne nous propose rien en échange. On nous retire une technique indispensable pour nos collègues sur le terrain. C’est là que l’on voit qu’il y a des annonces faites par le ministre, juste pour faire des annonces."
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !