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Bernard Bégaud : "La France est le pays où la gabegie sur les médicaments est la plus grande"

Par La Rédaction

Bernard Bégaud, professeur de Pharmacologie à l'université de Bordeaux, ancien président de l'université Bordeaux 2, il a également dirigé le département de Pharmacologie du CHU de Bordeaux, et auteur de “La France malade du médicament” (Éditions de L'Observatoire), était l’invité d’André Bercoff lundi 30 mars sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Bernard Bégaud invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio. (Photo by GERARD JULIEN / AFP)

Les gaspillages en terme de médicaments causent la mort de milliers de personnes chaque année en France. Bernard Bégaud alerte sur les gabegies des professionnels du médicament et les traitements inutiles ou injustifiés.

 

Près de 10.000 morts par an à cause de médicaments

Le professeur bordelais a voulu décrire dans son dernier livre un constat "désabusé". "10 milliards d'euros par an sont gaspillés en pure perte par des médicaments qui ne servent à rien et qui peuvent produire des effets indésirables", alerte Bernard Bégaud.

En cause, des médicaments inutiles ou ayant des effets indésirables. "Il y a à peu près 8.000 à 10.000 morts par effets indésirables", affirme le professeur. Un nombre de décès très peu relevé dans les médias mais pourtant non négligeable. "Un quart des médicaments ne se justifiaient pas", estime Bernard Bégaud. "Quand le médicament est inutile ou injustifié et qu'il y a des effets indésirables entraînant la mort, c'est dramatique", déplore-t-il.

Une connivence avec les politiques

Un gaspillage qui inquiète le professeur. "La France fait partie des pays, voire même LE pays, dans lequel la gabegie sur ce plan est la plus grande", dénonce Bernard Bégaud. "C'est lié au fait qu'on est encore un pays riche, permissif, et avec une grande faiblesse politique sur ce sujet", explique-t-il. Une connivence entre "politiques et industrie pharmaceutique" qui conduit à cette situation.

Un "cocktail" de défauts qui explique cette "faiblesse politique". "Il y a un peu de déni, de connivences entre le public et le privé", énumère le professeur de Pharmacologie. "Il n'y a pas de vision suffisante de la santé publique", déplore-t-il. "La question c'est : est-ce que le Médiator aurait été possible dans un autre pays qu'en France ? Je pense que la réponse est non", s'indigne Bernard Bégaud.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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