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Atanase Périfan : "La fête des voisins est présente dans 36 pays dans le monde"

Par Mathieu D'Hondt

Atanase Périfan (Candidat dans la 15e circonscription de Paris pour les législatives et fondateur de la "Fête des voisins") était l'invité de Dimitri Pavlenko ce vendredi dans le Grand matin Sud Radio.

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En ce vendredi 19 mai, et comme chaque année depuis maintenant 18 ans, est organisée la traditionnelle "Fête des voisins" devenue au fil des années un rassemblement aux allures de banquet, où se mêlent générosité et convivialité. Le fondateur de l'événement était notre invité ce vendredi.

Bonjour Atanase Périfan, vous êtes le créateur de la "Fête des voisins", racontez nous l’origine de cette fête, comment l’idée vous est venu ?

L’origine est partie d’un fait-divers qui était assez tragique. J'ai découvert une voisine âgée qui était décédée depuis 4 mois dans son appartement et c’était un vrai choc. Je me suis dit que finalement il fallait un contact et un prétexte pour aller vers l’autre. Souvent, on se croise on se dit parfois 'bonjour' ou pas mais c'est tout. Cette fête, c’est simplement l’envie de se retrouver, partager un petit moment et découvrir des voisins qui peuvent être sympas.

Vous avez donc créé l’association "Immeuble en fête". Aujourd’hui, quel est le bilan que vous tirez de cette "Fête des voisins" ?

Cette fête a 18 ans, elle est donc devenue majeure aujourd’hui, je trouve ça plutôt sympa. Elle est présente dans 36 pays dans le monde et il y a 30 millions de participants. Quand on voit l’actualité un peu tristounette, comme la météo, on se dit qu’on a besoin de mettre un peu de joie dans notre vie, c’est important. 30 millions de participants, ça veut dire qu’il y a le désir de chacun d’aller vers l’autre. On va faire mentir Jean-Paul Sartre qui disait "L’enfer c’est les autres", non l’enfer ce n’est pas les autres, l’enfer c’est d’être tout seul et ne servir à rien. C’est important de commencer par cette "Fête des voisins" qui n’est qu’un point de départ.

Vous invitez donc chacun à aller sonner chez son voisin ce soir ?

Oui, c’est extrêmement simple ! Vous savez, les fêtes des voisins les plus réussies sont souvent les plus spontanées. Par exemple, on rentre du boulot, on va frapper aux portes, on descend une table, trois tréteaux, un jus d’orange, trois cacahuètes et c’est comme ça que ça commence. C’est assez drôle parce qu’en 18 ans, la fête a évolué en termes de nombre mais c’est toujours la même chose. À 20h, les gens ne se connaissent pas trop, à 21h la température monte et les gens se disent "pourquoi a-t-on attendu si longtemps avant de se rencontrer ?". Et à 22h, plus personne n’a envie de rentrer chez soi. Je trouve ça génial. Attention, je ne rêve pas d’un monde bisounours où tous les voisins s’embrassent sur la bouche le matin en se disant "je t’aime" dans le hall de l’immeuble, ce n’est pas ça. Mais parfois ça simplifie la vie au quotidien et surtout ça génère de l’entraide par la suite. On a crée en parallèle un programme qui s’appelle "voisins solidaires", la fête c’est une journée, ce programme c’est toute l’année. Ça facilite le quotidien. Par exemple, quand je peux compter sur mon voisin pour bricoler alors que je suis nul en bricolage, ou alors quand je peux aller chercher les médicaments d’une personne âgée. Le bonheur n’est pas que dans le pré, il peut être derrière la porte de son voisin.

Le maire de Laigneville (Oise) vient de prendre un arrêté pour "interdire" aux gens de sa commune de mourir chez eux car il a vécu exactement la même histoire que vous, en découvrant une personne décédée chez elle sans que personne ne s’en soit rendu compte. Il a été profondément choqué. Comme quoi, ces cas de figure existe toujours.

Oui ça existe. Pas plus tard qu’avant-hier, j’ai vu dans un article qu’une personne décédée avait été retrouvée 2 ans après sa mort. Ça veut dire que ce retraité de 67 ans "ne servait à rien" et personne ne s’est préoccupé de savoir comment il allait, ça signifie qu’il n’avait plus de valeur. Je trouve qu’il faut faire attention dans un monde qui parfois se déshumanise. Il faut des prétextes, des rites pour aller vers l’autre. Et dès qu’on leur propose quelque chose de positif, les gens sont prêts à agir.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview

 

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