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Après 22 mois de grève, les femmes de chambre de l'Ibis Batignolles décrochent un accord

Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles de Paris (17e) crient victoire, après 22 mois de lutte pour une amélioration de leur statut.

Les femmes de chambre de l'Ibis Batignolles ont fini par obtenir gain de cause, après près de deux ans de lutte. (Stéphane de Sakutin / AFP)

"On a gagné ! L'exploitation, c'est fini ! Ils vont payer... Nous sommes fières de nous. Il faut en finir avec l'esclavagisme, la sous-traitance dans les hôtels. Cette lutte est historique et emblématique. La lutte paye, en fait" - Reportage sur place de Grâce Leplat

 

 

Sylvie Kimissa, leur porte-parole, était interviewée dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 26 mai. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Un combat de 22 mois

Elles dénonçaient les cadences infernales, à 50 chambres nettoyées par jour, jusqu’à une centaine de chambres contrôlées par les gouvernantes, des heures supplémentaires jamais payées et des salaires de misère. "Nous, on a dénoncé ce que nous vivions au quotidien, explique Sylvie Kimissa, porte-parole des femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles à Paris (17e). Nous nous sommes dit que si nous ne sortions pas du silence, le patron ferait la sourde oreille. Il n’a pas voulu gérer cela à l’amiable."

Il aura fallu pas moins de 14 mois de lutte et 8 mois de grève, avec une vraie perte de revenus. "C’est la logique des choses. Les perdants, c’était nous, maintenant, nous gagnons. Le salaire varie selon le contrat des femmes de chambres, quatre, cinq ou six heures… Cela va de 700 à 1.000 euros." Selon le syndicat, leurs rémunérations augmenteront de 250 à 500 euros par mois.

"C'est notre détermination qui nous a menées jusqu'au bout, et les résultats sont là. C'était pas facile, mais au final la joie est la !" - Sylvie, femme de chambre depuis huit ans, au micro Sud Radio de Grâce Leplat

 

"Cela se passe souvent dans les hôtels"

Quel était le plus important ? "Toutes les revendications que nous avions écrites étaient importantes, estime Sylvie Kimissa. Nous sommes de la sous-traitance, pas très considérées, par rapport au groupe Accor. Nous avions demandé l’internalisation au groupe Accor. Le plan B était d’avoir nos revendications, dont une augmentation de salaires." En effet, l’accord signé leur octroie notamment une prime de panier de 7,30 euros par jour, des tenues de travail fournies et nettoyées par l'employeur, mais aussi le passage de sept personnes à temps complet et une augmentation des heures travaillées pour d'autres.

Espèrent-elles que leur combat va servir à d’autres ? "On espère bien, confie la porte-parole des femmes de chambre. Quand vous avez de la détermination et que vous savez ce que vous voulez, cela paie. Bientôt deux ans de grève, ce n’était pas facile pour nous. Mais ce qui compte, c’est le résultat. Il faut se mobiliser. C’est très important, ce qui se passe aux Batignolles se passe souvent dans les hôtels."

"Des avancées assez importantes, qui actent aujourd'hui la question de l'égalité de traitement entre salariés de la sous-traitance et leurs collègues embauchés directement. J'ose espérer que ça inspirera d'autres salariés qui sont complètement invisibilisés par le travail: la lutte paye, en fait..." - Tiziri Kandi, animatrice syndicale CGT HPE, au micro Sud Radio de Grâce Leplat

 

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