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À Dijon, pénurie de professeurs de français

L'académie de Dijon propose aux professeurs des autres matières d'assurer également les cours de français, faute d'enseignants.

Des professeurs remplaçants en français. (photo illustration - AFP)
Des professeurs remplaçants en français. (photo d'illustration - AFP)

C’est une décision inédite et incroyable : face à la pénurie de professeurs, l’académie de Dijon propose aux enseignants d'autres disciplines d'enseigner le français.

Des professeurs remplaçants en Français

Des enseignants de mathématiques ou d’histoire pourraient-ils enseigner le français à la rentrée au collège ? "C’est ce qui pourrait arriver dans l’académie de Dijon. Une expérimentation est lancée, réagit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU et professeur dans l'Essonne. Quand on lit les documents du rectorat, il ne s’agit pas d’être spécialiste en français, mais de montrer un certain intérêt pour la matière afin de pouvoir prétendre enseigner le français à des élèves de collège et de lycée."

"De la même manière, il suffirait d’avoir voyagé trois fois à l’étranger et d’avoir lu Shakespeare pour enseigner l’anglais. On voit bien que l’on est dans une situation scandaleuse. Il n’y a même plus besoin d’être vraiment qualifié pour enseigner le français. Tellement l’on manque de professeurs dans cette académie et ailleurs."

Un problème d'attractivité

Il s’agirait de remplacements ponctuels sous conditions : il faudra avoir suivi des études littéraires durant son cursus, rédiger un rapport d’une dizaine de pages justifiant de son expérience avec le français. Au final, les enseignants doivent également passer un oral de 30 minutes. "C’est beaucoup trop léger, estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU et professeur dans l'Essonne. Nous sommes dans une situation où le rectorat et le ministère n’ont que des mauvaises idées pour faire face au manque de professeurs."

"Nous avons quand même dans l’éducation nationale un vrai problème de recrutement et d’attractivité. Cela fait des années que cela dure. Que fait l’institution ? Des jobs dating, elle recrute sur petites annonces. On a vu des parents d’élèves se porter volontaire. Et maintenant une attestation selon laquelle on est vaguement intéressé par la discipline. C’est extrêmement dévalorisant pour le métier, mais aussi pour les familles et les élèves."

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