single.php

À Decazeville (Aveyron), l'ARS prononce la fermeture de la maternité

Par Jérémy Jeantet

L'agence régionale de santé a prononcé la fermeture de la maternité de Decazeville, dans l'Aveyron, pour raisons de sécurité. Pour Pascal Mazet, aide-soignant au centre hospitalier et secrétaire départemental CGT Santé, il s'agit d'un faux prétexte qui cache une décision purement économique.

Thumbnail

La maternité de Decazeville, dans l'Aveyron, n'est plus. L'Agence régionale de santé a retiré son autorisation à pratiquer des accouchements, après le décès d'une maman et de son bébé en octobre dernier.

Pourtant, pour Pascal Mazet, aide-soignant au centre hospitalier de Decazeville et secrétaire départemental CGT Santé et invité du Grand Matin Sud Radio, "le rapport médical de l'autopsie de la maman a dédouané complètement l'hôpital et le personnel". La maman est décédée d'une "embolie amniotique, une maladie très rare qui a des conséquences très néfastes pour la maman et le futur bébé", assure-t-il.

Selon lui, "il n'y a donc plus aucune raison valable" pour fermer la maternité, mais cet "accident" a offert un prétexte pour l'administration : "Ça ne nous étonne pas, ça fait 20 ans qu'on se bat pour cette maternité, 20 ans que tous les gouvernements successifs veulent nous fermer. Le vrai prétexte, c'est l'économie. Il faut toujours économiser sur la santé des gens."

"Aujourd'hui, c'est nous, mais demain, c'est Villefranche, en Aveyron, à une trentaine de kilomètres et il ne restera, dans cinq ans, qu'une seule maternité pour plus de 100 00 habitants en Aveyron, celle de Rodez", craint Pascal Mazet.

Un appel à manifester pour défendre la maternité de Decazeville a été lancé pour vendredi 7 juillet. Parce qu'après la maternité, Pascal Mazet redoute que d'autres services du centre hospitalier ne ferment à leur tour : "Le prochain à fermer sera le bloc opératoire de nuit. C'est un petit hôpital de proximité, il y a 7 000 habitants, 70 000 habitants sur le bassin de vie. Le bloc opératoire va être supprimé dans très peu de temps parce qu'on le gardait pour les pathologies des grossesses à risques. C'est ensuite la chirurgie à court terme, les soins continus et la réanimation. Cet hôpital de proximité va devenir, dans très peu de temps, un hôpital local, un EHPAD et il n'y aura plus de possibilité de se soigner correctement à Decazeville."

Écoutez l'interview de Pascal Mazet, aide-soignant au centre hospitalier de Decazeville et secrétaire départemental CGT Santé Aveyron, invité du Grand Matin Sud Radio

 

L'info en continu
12H
11H
10H
09H
05H
Revenir
au direct

À Suivre
/