L'ancien ministre et député UMP est aujourd'hui candidat RN aux élections Européennes. Il n'a vraiment pas été convaincu par l'intervention présidentielle de ce jeudi à Pessac, en Gironde, lors d'un débat spécialement dédié aux femmes. "Et après les femmes ? Les infirmières, les médecins ? Ça commence à lasser".
Ne pas relâcher la pression
Pour lui, "toute cette crise aurait pu être réglée tout de suite. Je suis persuadé qu’avec un François Hollande, ou un Nicolas Sarkozy, on n'aurait jamais eu cette situation, car ils auraient compris qu’il fallait réagir. Aujourd'hui, ce Grand débat devient un show, il est temps d’en sortir, que le président de la République annonce le plus vite possible ses propositions, et cela nous évitera certains débordements". Pour autant, les Gilets Jaunes doivent-ils arrêter de manifester le samedi ? "Si les gens ont envie de manifester, ils ont le droit. Et avec la stratégie qui consiste à dire que la fin du Grand débat est le 15 mars et les propositions le 15 avril, c’est sûr que ce n'est pas le moment pour les Gilets Jaunes de relâcher la pression. Le pouvoir joue, et je pèse mes mots, le pourrissement du mouvement. Il y a des dizaines de milliers de personnes qui manifestent honnêtement, et quelques centaines de voyous qui cassent".
"Entre Emmanuel Macron et le peuple, ça ne passe pas, estime Thierry Mariani. Entre foule haineuse et démocratie de l'émeute, il insulte les Français. Il devrait plutôt les écouter !" J’ai une mauvaise nouvelle pour lui : en France, il y a des Français qui, par moment, ont des opinons. Il doit gouverner ce pays, mais aussi les écouter".
Privilégier les produits européens
L'ex-ministre UMP apporte, par ailleurs, son soutien à la tête de liste de Jordan Bardella, sur la question de la présence de poulet au chlore ou de bœuf aux hormones sur le marché hexagonal. "Il a raison. Oui, on a des règlements européens qui interdisent ces produits, mais nous avons des accords internationaux d'importation avec des pays qui ne respectent pas les normes alimentaires ! Singapour est une plaque tournante commerciale : on sait bien que ces produits ne sont pas de Singapour, mais des pays alentours. Vous croyez que ces pays respectent nos normes alimentaires ? Nos agriculteurs ne jouent pas à armes égales. La solution serait de privilégier les produits purement européens. Fermons les portes aux produits qui ne respectent pas la même traçabilité".
Revenant sur la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort et le raid hollandais sur le capital d'Air France, Thierry Mariani estime que pour Emmanuel Macron, seule existe la loi du marché. "Regardez pour Ford : on a de grandes déclarations et pas vraiment de résultats. Il y a des secteurs qu’il faut défendre, le patriotisme économique, ça existe. M. Macron n’est pas dans cette théorie. Pour les Hollandais, c’est primordial. Maintenant, ils arrivent à la table de négociations d’égal à égal".
Réorienter l'Europe et l'euro
Thierry Mariani a par ailleurs évoqué les élections européennes. "La position du Rassemblement national est très claire : nous sommes dans l'Europe, mais nous voulons la changer de l’intérieur. Nous voulons garder l'euro, mais le réorienter. Je rappelle que l’Europe est la zone de plus faible croissance. On peut avoir une monnaie commune, mais la gérer autrement". Que pense-t-il de François Asselineau, fondateur de l'UPR, dont la chaîne YouTube compte plus de 100.000 abonnés ? "C’est quelqu’un qui a des convictions. Je ne les partage pas, je pense que mieux vaut se battre pour réorienter l’Europe et l’euro. Socialistes et centres doivent se partagent le pouvoir, une majorité nationaliste-populiste, appelons-la comme on veut, est possible. Avec Dupont-Aignan, nous ne sommes pas d’accord sur la tactique. Marine Le Pen lui avait proposé une liste unique, mais les positions sont proches sur le fond".
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