single.php

"Rassemblement national" : un changement de nom qui arrive trop tard

À l'issue du Congrès du Front national ce week-end, celui-ci est donc devenu le Rassemblement national. La bonne stratégie pour retrouver un certain élan ?

Thumbnail

Il y a déjà longtemps que des compagnons de route du FN suggéraient à Marine Le Pen de changer le nom du parti. Tous ceux, en fait, qui voulaient transformer le groupuscule protestataire du père en parti populiste de gouvernement. Mais comme le dit désormais Gilbert Collard, ce changement de nom arrive sans doute au mauvais moment. Au lieu d’apparaître comme un pas supplémentaire pour un mouvement en expansion, il apparaît comme un emplâtre pour colmater les plaies de la dernière présidentielle. Bien sûr, il y a ce mot, "Rassemblement", qui reprend l’idée répandue que les vieux partis sont finis, qu’il faut des mouvements plus souples, partant de la base. Mais justement. C’est tout le paradoxe du FN : il répond à cette colère qui, partout en Europe, nourrit des mouvements protéiformes, mais lui fonctionne sur le modèle forgé par Jean-Marie Le Pen, celui d’un parti totalement verrouillé qui doit servir de tremplin uniquement à la famille Le Pen.

La venue ce week-end de Steve Bannon, l’ex-conseiller de Donald Trump, est interprétée par certains comme la preuve que le FN ne change pas. C’est toute sa chance. Il est mal parti, Marine Le Pen est décrédibilisée, personne ne croit qu’elle ait la stature pour un jour gouverner, mais heureusement pour elle et pour son parti, les médias continuent à s’imaginer que leurs indignations sont partagées par la majorité du peuple. Avant d’être un "suprémaciste blanc", comme le présentent les journalistes français, Steve Bannon est l’un de ceux qui a permis à Donald Trump de tirer profit de l’abandon total du petit peuple par les démocrates, trop occupés à s’adresser aux minorités diverses de façon catégorielle.

Le FN a besoin de se positionner comme un de ces mouvements populistes qui font la jonction entre peuple et nation, et qui répondent à l’insécurité économique et culturelle qui détruit les classes populaires et les classes moyennes des pays occidentaux, mais la seule figure qui semble incarner l’avenir pour lui, c’est Marion Maréchal, qui ré-ancrerait le parti à droite et qui risquerait de lui aliéner tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans une vision catholique conservatrice. De toute façon, ce créneau-là est occupé par Laurent Wauquiez. Bref, Front ou Rassemblement national, il manque une ligne et un chef.

L'info en continu
18H
17H
16H
14H
13H
12H
11H
10H
09H
Revenir
au direct

À Suivre
/