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Pour le 100e congrès des maires de France, des élus locaux remontés contre Macron

De nombreux maires accusent le président de la République d'une "détestation des territoires".

 

Le 100e congrès de l’Association des maires de France (AMF) s'ouvre ce mardi, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont remontés contre Emmanuel Macron

Emmanuel Macron veut-il "détricoter le monde ancien", comme l’en accuse Philippe Laurent, le secrétaire général de l’AMF ? A-t-il une "détestation des territoires" comment l’écrivent François Kalfon et une centaine de maires dans une tribune qui dénonce en lui la "parfaite incarnation" d’une "alliance entre politiques libérales et haute administration d’État mondialisé" ? Bien sûr, ils ont quelques motifs d’agacement, ces élus locaux. On les connaît : suppression de la taxe d’habitation, baisse des dotations… C’est surtout une méthode qu’ils contestent : l’absence totale de concertation, la politique du fait accompli. Cela dit, même si les maires sont les élus les plus respectés par les Français, on pourrait aussi dresser le bilan des catastrophes locales. Les maires ne sont pas non plus les remparts vertueux qu’ils prétendent être.

Un million de fonctionnaires territoriaux supplémentaires depuis les années 1990, ça permet de masquer une part du chômage, mais ça coûte une fortune au contribuable. Mais il y a surtout les installations de centres commerciaux, et autres zones d’activités, pour annoncer en grande pompe quelques emplois créés, quand on en détruit beaucoup plus en silence. La France est le premier pays en Europe pour la surface de centres commerciaux. Et l’on ne saura jamais quelle est la part de corruption. Pas plus que pour la construction de ronds-points inutiles et ridicules. Et l’on pourrait parler du clientélisme, quand il s’agit de fermer les yeux sur telle ou telle association qui se livre à un prosélytisme douteux, ou sur tel ou tel trafic, parce qu’il ne faut pas mettre la ville à feu et à sang. La lâcheté, l’incurie, ce n’est pas réservé à l’État. C’est pour cela que, ce qu’il faut défendre, ce ne sont pas les maires eux-mêmes, mais les territoires qu’ils représentent.

Il y a un principe en économie : quand les hommes et les capitaux peuvent circuler librement, la richesse va à la richesse. La désindustrialisation a frappé en priorité des petites villes de province qui se vident de leur population et de leur richesse. Et là, il appartient à l’État de ne pas les abandonner en fantasmant sur la "start up nation" mais de reconstituer une économie locale, industrielle et agricole.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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